L’île de Madagascar, pays parmi les plus pauvres de la planète malgré ses richesses naturelles et touristiques, a une histoire récente jalonnée de troubles socio-politiques souvent meurtriers et parfois fatals au pouvoir en place.
29 mars 1947 : insurrection nationaliste réprimée par le régime colonial français qui fait plusieurs dizaines de milliers de morts en plus d’un an. Madagascar obtient son indépendance en 1960.
1972 : chute du régime après une révolte des étudiants, massivement appuyée par les lycéens et le monde ouvrier de la province d’Antananarivo. Le premier président de la République malgache, Philibert Tsiranana, est contraint de remettre le pouvoir à l’armée après un soulèvement populaire réprimé dans le sang.
1975-1991 : son successeur en 1975, Didier Ratsiraka, à la tête d’un gouvernement d’inspiration socialiste, est lui aussi poussé à la démission après un mouvement de contestation au début des années 1990. Durant toute la période, des disettes et des troubles, chaque fois durement réprimés, ont lieu un peu partout dans le pays.
2001 : l’élection contestée qui oppose Didier Ratsiraka, revenu au pouvoir en 1996, et le millionnaire Marc Ravalomanana, dégénère. Ce dernier est finalement proclamé vainqueur et lui succède en 2002 après des mois de manifestations et d’affrontements armés entre les deux camps. M. Ravalomanana est réélu en 2006.
2009 : Andry Rajoelina, magnat des médias alors maire d’Antananarivo en conflit avec le régime, réunit plus de 20.000 personnes dans la capitale. Les manifestations sont émaillées de violences, les militaires lui remettent le pouvoir qu’il quittera en 2013.
2018 : entre fin avril et début juin, la principale place d’Antananarivo est occupée par des partisans de l’opposition qui dénoncent les nouvelles lois électorales et réclament la démission du président Hery Rajaonarimampianina, accusé de dérive autoritaire. La crise s’achève avec la nomination d’un gouvernement d’union nationale.
2023 : dans les semaines précédant la présidentielle de novembre, les manifestations se multiplient. Des informations divulguées dans la presse fin juin ont en effet dévoilé que le président Rajoelina, élu en 2018, a été naturalisé français en catimini en 2014. Or, les recours pour invalider sa candidature "pour défaut de nationalité malgache" sont rejetés. La crise s’aggrave et la capitale est placée sous couvre-feu à la veille du premier tour, boycotté par l’opposition. Le 16 décembre, M. Rajoelina est finalement à nouveau investi président. Les jours d’avant, il se rend dans des quartiers populaires de "Tana", la capitale, distribuer des lampes solaires aux foyers sans électricité.
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