Près de trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, une surveillance épidémiologique renforcée et une collecte d’informations sur les traumatismes, les décès et les troubles psychologiques ont été mises en place, annonce vendredi Santé publique France.
Dans un point daté du 31 décembre, l’agence sanitaire insiste, outre les priorités immédiates (prise en charge des blessés et urgences vitales, amélioration de l’accès aux soins…), sur la nécessité de renforcer les dispositifs de surveillance épidémiologique.
À Mayotte, ravagée par le cyclone, “la dégradation des infrastructures de base — habitats détruits, disponibilité limitée en eau potable et en électricité — augmente le risque d’épidémies”.
Parmi les “menaces principales” figurent : la fièvre typhoïde, le choléra, les gastro-entérites à rotavirus, la leptospirose et des infections respiratoires comme la bronchiolite.
Ainsi, “mis en place dans les suites immédiates du cyclone”, un dispositif de “surveillance renforcée” collecte des données auprès des structures sanitaires (centre hospitalier de Mayotte, hôpital de campagne, centres médicaux…) et de la population, précise SpF.
Ces données concernent les traumatismes (fractures, plaies, contusions), les brûlures, les troubles psychologiques (stress, anxiété, angoisse, symptômes dépressifs), ainsi que les diarrhées, vomissements, pathologies respiratoires et décompensations de maladies chroniques.
Toutefois, “à l’heure actuelle, la régularité de la collecte des données dépend fortement de la capacité de déplacement des équipes”, souligne SpF.
En complément, des informations sur “les traumatismes, les décès, les troubles psychologiques ainsi que l’accès à l’eau potable” sont recueillies auprès des populations via un questionnaire, “avec l’aide des associations locales et des renforts de la réserve sanitaire”.
Le but est “d’identifier les patients nécessitant une prise en charge urgente et de recenser les décès (…) qui n’auraient pas été déclarés aux autorités”.
Les premières données de cette “surveillance communautaire” révèlent “un impact psychologique significatif : près de 48 % des foyers signalent des troubles liés au stress ou à la peur, aggravés par des conditions de vie détériorées”.
Les destructions provoquées par le passage de Chido, le 14 décembre, “ont considérablement entravé l’accès aux soins, à l’eau potable et aux produits d’hygiène et alimentaires, exacerbant les vulnérabilités d’une population déjà en situation de précarité”.
Une semaine après le passage du cyclone, constate SpF, certaines “plaies surinfectées” ont nécessité une amputation, “traduisant des retards dans la prise en charge”.
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