Les douanes et l’Office anti-stupéfiants (Ofast) ont mis la main sur 1.878,2 kg de produits stupéfiants après une fouille complète d’un voilier intercepté mi-juillet aux îles Marquises, une opération désormais qualifiée de « saisie historique » en Polynésie française.
Lors de l’interception, dans la nuit du 14 au 15 juillet, les autorités avaient déjà trouvé 932,7 kg de cocaïne et 182,6 kg de méthamphétamine, connue localement sous le nom d’« ice ».
Le voilier, remorqué jusqu’à Papeete, a ensuite été minutieusement inspecté par les équipes de l’Ofast. Le démontage du bateau a permis de découvrir 714,1 kg supplémentaires de cocaïne et 49,8 kg d’ice, portant le total à 1.646,8 kg de cocaïne et 232,4 kg de méthamphétamine. Les enquêteurs ont également saisi 11 pistolets Glock et 24 chargeurs.
« Félicitations aux Douanes, à l’OFAST et aux gendarmes pour cette opération exceptionnelle. L’État ne relâchera jamais la pression face aux trafics qui gangrènent nos régions », a réagi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur le réseau social X.
Le voilier était commandé par un capitaine allemand, accompagné d’un passager hollandais. Il avait été intercepté alors qu’il faisait escale à Nuku Hiva, l’une des îles principales de l’archipel. Selon le parquet de Papeete, la drogue avait été chargée au Mexique et était destinée à l’Australie.
Ce type de route maritime entre l’Amérique du Sud, zone de production, et l’Australie, important marché de consommation, est bien connu des douanes et des forces armées qui surveillent les vastes 5,5 millions de kilomètres carrés de la Polynésie française.
« On va demander le renforcement des contrôles de la zone maritime des Marquises et plus largement de la Polynésie, sachant que c’est l’itinéraire des trafiquants », avait déclaré à l’époque Benoît Kautai, maire de Nuku Hiva, en précisant que cette drogue n’était pas destinée à la consommation locale, contrairement au cannabis, plus répandu dans la région.
La quantité colossale de stupéfiants découverte soulève désormais un problème logistique : stockage, gardiennage et transport sont délicats à organiser sur une île isolée à plus de 1.400 kilomètres de Tahiti, et qui ne compte que trois gendarmes. L’incinérateur le plus proche est situé à Papeete.
0 COMMENTAIRE(S)