Un lycéen a été tué dans la nuit du samedi à dimanche lors d'une rixe entre jeunes de deux villages du centre-ouest de Mayotte, a annoncé le rectorat du département français de l'océan Indien.
Le rectorat a dit déplorer "avec une profonde émotion (...) le décès d'un élève du lycée de Kahani", lors d'une rixe entre jeunes de ce village et de celui de Barakani, en évoquant les faits du week-end dans un communiqué. Le parquet a confirmé ces informations, sans donner plus de précisions sur les circonstances. Une enquête pour meurtre a été ouverte et confiée à la gendarmerie. Le jeune décédé était scolarisé en première. Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, s'est déplacé au sein de l'établissement lundi matin pour "apporter son soutien aux équipes et aux lycéens".
"Cette violence endémique est déroutante. Cela nous inquiète. D'autant qu'il risque d'y avoir un désir de vengeance de la part de ses amis", a-t-il déclaré. Les agressions en milieu scolaire ou à proximité des établissements sont devenues courantes à Mayotte, tout comme les affrontements entre groupes de jeunes de villages rivaux. En mai, un adolescent de 16 ans avait déjà perdu la vie dans le département après avoir été poignardé à Barakani.
Lundi, un autre jeune âgé de 16 ans a été tué à l'arme blanche à Mayotte. Selon une source proche du dossier, la victime faisait partie d'un groupe de trois personnes qui ont agressé des personnels d'une centrale électrique. L'auteur, 21 ans, est l'un des personnels de la centrale qui s'est défendu à l'arme blanche. En début d'année, des habitants de Mayotte réunis en collectifs ont bloqué l'archipel pour protester contre l'insécurité chronique dans le département, ainsi que l'afflux migratoire en provenance des Comores voisines ou de l'Afrique des Grands Lacs.
Pour tenter d'enrayer cette spirale, le gouvernement a lancé en 2023 et 2024 deux opérations visant à lutter contre l'immigration illégale, l'insécurité et l'habitat insalubre, impliquant un important renfort des forces de l'ordre.
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