Ramener le déficit public à 3% du PIB en 2029, "aménagements" de la réforme des retraites, report des élections en Nouvelle-Calédonie ... : les principaux points de la déclaration de politique générale de Michel Barnier mardi devant l'Assemblée nationale.
- Économie -
Michel Barnier a prévenu : il faudra "faire avec peu, dans une économie de moyens et de ressources" : pour répondre à son objectif de ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025 - et sous les 3% en 2029, l'effort proviendra aux "deux tiers" de la réduction des dépenses de l'État. Mais les "grandes entreprises qui réalisent des profits importants" se verront également demander "une participation" à ce "redressement collectif". Au nom de l'"exigence de justice fiscale", une "contribution exceptionnelle" sera également demandée aux "Français les plus fortunés".
Par ailleurs, la revalorisation du Smic de 2% qui devait intervenir le 1er janvier sera avancée au 1er novembre. Enfin, le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole, élaboré pour répondre à la grogne du secteur mais qui n'avait pas pu être examiné au Sénat après avoir été adopté à l'Assemblée à cause de la dissolution, va être repris "sans délai".
- Social -
Principal point de colère à gauche et à l'extrême droite, la réforme des retraites pourra connaitre des "aménagements raisonnables et justes", en concertation avec les partenaires sociaux, notamment sur "les questions des retraites progressives, de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les femmes et les hommes". Le Premier ministre redonne aussi la main aux syndicats et au patronat pour négocier "le système d'indemnisation du chômage" ainsi que "l'emploi des seniors", enterrant du même coup la réforme de l'assurance chômage prévue par le gouvernement Attal.
Concernant la fin de vie, dont l'examen avait été suspendue à l'Assemblée en juin par la dissolution, le Premier ministre a annoncé qu'il souhaitait "reprendre le dialogue" avec le Parlement en début d'année 2025. "Aucune remise en cause des libertés conquises au fil des ans" sur l'IVG, le mariage pour tous ou la PMA ne sera tolérée a-t-il enfin insisté, précisant que son gouvernement n'accepterait "aucun accommodement sur la défense de la laïcité" .
- Immigration -
Pour Michel Barnier, la France "ne maîtrise plus de manière satisfaisante" sa "politique migratoire". Afin de répondre à cela, son gouvernement prévoir "de faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière, pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français". Il envisage aussi de restreindre "davantage l'octroi de visas" pour les pays qui rechignent à délivrer les laissez-passer nécessaires à l'expulsion de leurs ressortissants.
- Justice -
Le gouvernement va proposer de "limiter" les possibilités d'aménagement de peines pour que celles-ci soient exécutées. Michel Barnier envisage également un "recours plus important" aux travaux d'intérêt général, aux amendes administratives et aux amendes forfaitaires délictuelles, avec, pour s'assurer qu'elles soient payées, la possibilité de retenues sur salaires ou sur des prestations sociales.
- Nouvelle-Calédonie -
Les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, qui devaient se tenir avant la fin de l'année, seront reportées "jusque fin 2025" à cause de la situation explosive dans l'archipel. Le projet de loi constitutionnelle de dégel du corps électoral, à l'origine des émeutes qui ont enflammé l'archipel, ne "sera pas soumis au Congrès", a également annoncé le Premier ministre.
- Proportionnelle -
Enfin, le Premier ministre s'est dit "prêt à ouvrir une réflexion et une action sans idéologie sur le scrutin proportionnel" pour les élections législatives, serpent de mer réclamé par une partie de la classe politique, de la gauche au Rassemblement national en passant par le MoDem.
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