Les présidents des intercommunalités de Mayotte ont réclamé mercredi d'être pleinement associés à la reconstruction de l'île après le passage du cyclone Chido, estimant que l'urgence avait été gérée mais que des enjeux de long terme devaient désormais être pris en compte.
"On a besoin de se remettre debout", a déclaré aux journalistes Ali Moussa Moussa Ben, le président de la communauté de communes du Sud. "Deux mois après le cyclone, on estime que l'essentiel a été fait en matière d'urgence. Nous sommes ici pour parler de la deuxième phase: celle de la reconstruction de Mayotte", a-t-il poursuivi. Les présidents des cinq "intercos" de Mayotte disent s'être sentis "oubliés" par le projet de loi d'urgence pour la reconstruction du territoire, adopté mardi au Sénat.
"Paris propose des choses, mais on ne voyait pas notre place dans cette loi", a souligné M. Moussa Ben, se félicitant toutefois d'avoir été écouté par le Sénat, qui a renforcé le rôle des élus locaux et leur a garanti des places au sein de l'établissement public qui sera en charge de coordonner la reconstruction. Parmi ses souhaits, "que les dispositifs compris dans la loi d'urgence, comme l'allègement des normes, soient prolongés dans le temps", a poursuivi Ali Moussa Moussa Ben.
Distinguant trois axes de travail (logement, mobilité et eau), les élus locaux souhaitent maintenant être associés au développement de Mayotte après une crise "mal gérée par les services de l'État", selon Saïd Maanrifa Ibrahima, le président de la communauté de communes du Centre-Ouest. "Ce qui est important, c'est le long terme (...). Il faut évaluer ce qu'il faut faire, se mettre au travail, être opérationnel et réaliste", a précisé Abassi Archadi, le président de la communauté de communes de Petite-Terre, estimant que c'est "cette approche-là que nous attendons de l'État".
Le cyclone Chido, le plus puissant en 90 ans, a dévasté Mayotte le 14 décembre faisant 40 morts, selon un dernier bilan des autorités locales. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a estimé les dégâts à environ 3,5 milliards d'euros. Après la loi d'urgence, l'Assemblée nationale s'emparera à nouveau de Mayotte avec une proposition de loi LR sur la restriction du droit du sol examinée jeudi, puis une loi-programme plus ambitieuse prévue d'ici deux mois.
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