Ce vendredi 6 septembre, la sénatrice Audrey Bélim, lors de sa conférence de presse de rentrée à Saint-Denis, a dressé un bilan critique de la situation politique actuelle tout en présentant des propositions concrètes pour l’avenir des Outre-mer, en particulier La Réunion. Face à la nomination controversée de Michel Barnier comme Premier ministre, elle a dénoncé des choix politiques qu’elle qualifie de "dangereux" pour les territoires ultramarins.
La nomination de Michel Barnier, survenue après deux mois d’attente, ne cesse de susciter des interrogations. "Alors que le NFP était arrivé en tête des votes le 7 juillet dernier, c’est un Premier ministre issu d’un parti isolé et arrivé en quatrième position aux législatives qui a été désigné", déplore la sénatrice. Une décision qui, selon elle, illustre un écart grandissant entre les attentes des électeurs et les choix de l’exécutif.
Audrey Bélim a également pointé du doigt la baisse annoncée de 4 % du budget consacré à la mission Outre-mer, une réduction qu’elle juge particulièrement préoccupante. "Avec une inflation galopante et des inégalités persistantes entre les territoires ultramarins et l’Hexagone, cette coupe budgétaire est une véritable menace", a-t-elle affirmé.
La sénatrice a profité de cette conférence pour détailler le contenu du Livre blanc Outre-Mer, un document élaboré suite à une série de visites sénatoriales. Ce livre propose des solutions pragmatiques face aux crises sociales et économiques qui affectent les Outre-mer. Parmi ces propositions figurent l’encadrement des loyers, la relance de la construction de petites surfaces, et le soutien aux secteurs agricoles et alimentaires de La Réunion pour viser l’autonomie.
Sur le plan de la santé, Audrey Bélim insiste sur la nécessité de renforcer le CHU de La Réunion et de créer un centre national de télédiagnostic de l’autisme, basé sur la pépite locale qu’est le projet TéléDiaade. "Nous avons des atouts incroyables, comme le CYROI, qu’il faut valoriser", a-t-elle ajouté.
"Un choix politique qui impacte lourdement"
Face aux difficultés croissantes du BTP et du logement sur l’île, la sénatrice a également présenté deux propositions de loi qu’elle a déposées cet été. La première vise à faciliter l’accès des PME locales aux marchés publics, une initiative qui, selon elle, "soutiendrait nos entreprises du BTP et préserverait de nombreux emplois". La seconde propose l’encadrement des loyers, une mesure attendue par de nombreux élus locaux, à l’image de Saint-Denis ou du territoire de l’Ouest.
Dans le contexte de la baisse annoncée du Fond Exceptionnel d’Investissement (FEI) et de la Ligne Budgétaire Unique (LBU), ces propositions apparaissent d’autant plus cruciales. "Nous devons défendre une autre politique, une politique d’ambition", a-t-elle martelé.
Pour répondre à ces défis budgétaires, Audrey Bélim appelle à une refonte de la fiscalité, dénonçant "le choix politique" de l’exécutif qui consiste à réduire les impôts des plus riches et des grandes entreprises. Elle plaide pour le rétablissement de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et pour une lutte plus active contre les niches fiscales profitant aux multinationales.
Lors de l’université d’été du Parti socialiste à Blois, Audrey Bélim discutera des questions écologiques en présence de figures comme Marine Tondelier et Benoît Hamon. Elle y défendra des propositions visant à protéger la biodiversité exceptionnelle des Outre-mer, à avancer vers l’autonomie énergétique de La Réunion, et à adapter les lois nationales aux spécificités locales, comme la loi Littoral.
La sénatrice a conclu en insistant sur l’urgence d’une action politique forte et concertée : "Nous avons l’opportunité de devenir un modèle au niveau national et international. Saisissons-la !".
Ainsi, Audrey Bélim ne se contente pas de critiquer, la Sénatrice présente une vision ambitieuse pour les Outre-mer, tout en appelant à une justice fiscale et à une action politique plus cohérente en faveur des territoires ultramarins.
Memento.fr
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