En déplacement à La Réunion, le ministre des Outre-mers Manuel Valls a entamé son séjour ce dimanche 6 avril par une immersion au cœur de la forêt réunionnaise, aux côtés de Cyrille Melchior, président du Conseil départemental. Une visite qui a permis de rappeler les responsabilités et les ambitions du Département en matière de gestion forestière, mais aussi culturelle.
C’est "sur le sentier de la Roche Écrite, près du Camp Mamode, sur les hauteurs de Saint-François", que Manuel Valls a pu découvrir "la nature luxuriante réunionnaise" et "les enjeux liés à la gestion des forêts publiques", dont "le Département est propriétaire de 95 %, soit près de 100 000 hectares, ce qui représente 40 % du territoire réunionnais".
"Les forêts départemento-domaniales englobent le cœur du Parc National et [...] l'accueil du public est un sujet primordial", a rappelé Cyrille Melchior, mettant en avant "les nombreux sentiers qui desservent certains îlets habités particulièrement isolés, comme ceux de Mafate". Plusieurs programmes ont été présentés au ministre : restauration écologique, lutte contre les espèces exotiques envahissantes, entretien des sentiers, programme Giroflee et Plan Un Million d’arbres. Un engagement fort, malgré un contexte budgétaire tendu : "Ce sont près de 20 M€ par an qui sont déployés par le Département [...]. C'est un effort nécessaire, et responsable face aux enjeux liés au changement climatique", a souligné le président du Département.
Alors que l'État révise son contrat d’objectif avec l’ONF, Cyrille Melchior a insisté sur la nécessité de "moyens adaptés aux enjeux" spécifiques à La Réunion, surtout après le passage du cyclone Garance. "Cette année plus d'1 M€ supplémentaires seront nécessaires pour procéder aux opérations d'entretien et de réparation dans nos massifs", a-t-il précisé.
Dans l’après-midi, la délégation s’est rendue au musée de Villèle, où a été présenté le projet du futur musée de l’Habitation et de l’Esclavage. Un chantier ambitieux que Cyrille Melchior souhaite voir inscrit "parmi les mesures du CIOM" avec un soutien renforcé de l’État et de l’Europe. Il a rappelé que ce futur lieu est appelé à "devenir le lieu de référence sur l'histoire de l'esclavage et de ses héritages à La Réunion" et qu’il s’agit de "compléter le réseau des établissements culturels français ultramarins dédiés à la connaissance des identités singulières des anciennes colonies françaises".
Manuel Valls s’est montré "attentif et à l’écoute" tout au long de la journée. Reste à voir dans quelle mesure ces priorités territoriales seront intégrées aux futures décisions de l’État.
memento.fr
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