« Une épidémie de chikungunya a débuté à La Réunion en août 2024 et a été déclarée officiellement en janvier 2025 », selon le communiqué diffusé ce 6 mai par les représentants des professionnels de santé de l’île. Dans ce contexte, une campagne vaccinale a été lancée dès avril, ciblant d’abord les plus de 65 ans porteurs de comorbidités, puis les adultes de plus de 18 ans avec comorbidités.
« Le vaccin IXCHIQ (VLA1553, laboratoire VALNEVA), autorisé par la FDA et l’Agence Européenne des Médicaments, offre une protection efficace contre les formes symptomatiques et sévères du chikungunya. Son efficacité est évaluée à 98,9 % », précise le communiqué. Cependant, il s’agit d’un vaccin vivant atténué, réactogène, pouvant entraîner des symptômes proches de la maladie, et il est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées.
Les autorités rappellent qu’en 2005-2006, la précédente vague épidémique avait causé 258 décès directs et 267 décès supplémentaires probablement associés. Cette fois-ci, la surveillance est maximale : « En avril 2025, trois déclarations de pharmacovigilance ont été faites à la suite de décès de personnes âgées ayant reçu le vaccin », indique le communiqué, ajoutant que deux des trois cas concernaient des personnes de plus de 80 ans atteintes de comorbidités.
Face à ces événements, « la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé de suspendre temporairement l’utilisation du vaccin IXCHIQ® chez les plus de 65 ans, dans l’attente de données complémentaires », tandis qu’il reste recommandé pour les 18-64 ans avec comorbidités. Au total, « à fin avril 2025, plus de 37 000 doses du vaccin ont été utilisées dans le monde, dont plus de 6 400 à La Réunion ».
Les professionnels de santé insistent sur l’importance d’une approche individualisée : « Nous encourageons chaque Réunionnais âgé de 18 à 64 ans à se faire conseiller par son professionnel de santé sur l’intérêt de la vaccination, en accord avec les données scientifiques actuelles et en tenant compte de ses antécédents médicaux, pathologies et éventuelles comorbidités ».
Enfin, la vaccination ne suffit pas : « La prévention des piqûres de moustiques reste une mesure essentielle de protection », rappelle le communiqué. Une vigilance accrue est notamment demandée aux femmes enceintes en fin de grossesse et aux nourrissons de moins de trois mois, particulièrement vulnérables, avec déjà un nourrisson décédé et deux nouveau-nés atteints d’encéphalites graves sur l’île.
Memento.fr
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