La résidence Victoria, emblématique du quartier situé à l’angle de la rue Victoria et de la rue de la Communauté à Saint-André, a officiellement tourné la page de son passé. La SHLMR y a achevé une ambitieuse opération de réhabilitation, la première du genre dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) à La Réunion.
Inaugurée en présence de Valérie Lenormand, directrice générale de la SHLMR, de Gilles Bastard, secrétaire général de la sous-préfecture de Saint-Benoît, et du maire Joé Bédier, cette transformation profonde marque un nouveau départ pour les 215 logements modernisés. “Cette réhabilitation, au cœur du quartier, vise à transformer durablement le cadre de vie des habitants”, selon la déclaration de la direction de la SHLMR.
Construite en 1993, la résidence Victoria comptait initialement 218 logements. Trois décennies plus tard, elle offre désormais un cadre repensé, plus confortable, accessible, et surtout plus adapté aux enjeux environnementaux. Parmi les transformations notables : réfection des toitures et façades, création de logements pour personnes âgées ou en situation de handicap, réduction de la sous-occupation par transformation de grands logements en plus petits, et plus de 15 000 heures d’insertion professionnelle réalisées — soit “plus du double de l’objectif initial”, selon le responsable du projet.
Les habitants ont eux aussi été associés à la rénovation, à travers une démarche d’e-concertation leur permettant de personnaliser certains éléments de leur futur logement. “60 % des locataires ont eu recours à des logements de courtoisie pendant les travaux”, souligne la SHLMR.
Le chantier, découpé en plusieurs lots pour favoriser l’emploi local, a permis à plusieurs entreprises réunionnaises de participer, sans pour autant raccourcir les délais. Sur le plan écologique, la nouvelle Victoria mise sur une maîtrise renforcée des consommations d’eau et d’énergie, une amélioration du confort thermique, ainsi qu’une lutte active contre les îlots de chaleur.
Le financement du projet repose sur une coopération multiacteurs. L’ANRU a apporté une subvention de 975 015 €, le FEDER européen a contribué à hauteur de 2 905 773 €, et le groupe Action Logement, via son Plan d’Investissement Volontaire, a injecté 3 millions d’euros. “C’est la première fois que la SHLMR mobilise ce type de financement européen, ce qui témoigne de la reconnaissance de l’impact territorial de l’opération”, selon le communiqué de la SHLMR.
Le tissu associatif local n’a pas été en reste. L’association ADSL et le dispositif BIP de la Mission Locale ont fortement participé à la réussite du projet, notamment en assurant l’animation, l’aide au déménagement et la médiation avec les locataires.
Un arbre a été planté en symbole de ce renouveau. Un geste fort, certes, mais il ne doit pas masquer certains défis : les délais non raccourcis du chantier, et la question du coût des loyers après rénovation. La SHLMR n’a pas encore précisé si des revalorisations étaient prévues.
Avec cette opération, la SHLMR entend démontrer que rénovation rime avec participation, inclusion et durabilité. Reste à voir si cette première opération en appellera d’autres, et si la promesse d’un urbanisme plus solidaire deviendra une réalité à plus grande échelle.
Memento.fr
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