La décision du Conseil constitutionnel de censurer partiellement la loi Duplomb a été accueillie comme une première victoire par Génération Écologie. L’organisation écologiste se réjouit de voir invalidé le retour sous conditions de certains néonicotinoïdes, ces insecticides surnommés “tueurs d’abeilles”, dont l’acétamipride, le flupyradifurone et le sulfoxaflor.
“Le Conseil constitutionnel a donné raison à nos arguments contre le retour du poison des néonicotinoïdes”, salue le mouvement, “en censurant le mécanisme permettant leur réautorisation en France”. Pour Génération Écologie, il s’agit d’“un camouflet pour le Gouvernement et les soutiens de la loi Duplomb”, qui avait été largement contestée dès son dépôt.
Mais l’heure n’est pas à la satisfaction totale. Génération Écologie dénonce avec fermeté le maintien d’autres mesures jugées toxiques pour l’environnement et la santé publique. “Plusieurs autres dispositions obscurantistes de la loi Duplomb ne sont pas censurées”, pointe le communiqué, notamment “le mécanisme visant à empêcher l’interdiction des pesticides cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques” et “l’intensification des installations d’élevages industriels à l’origine de graves pollutions”.
Malgré une large opposition citoyenne – “64% des Françaises et des Français” selon le mouvement, et plus de “2 millions de signataires d’une pétition” –, le Président de la République a promulgué la loi. Génération Écologie dénonce une adoption “sans débat à l’Assemblée nationale, très majoritairement rejetée bien au-delà des clivages traditionnels”.
Face à cette situation, le mouvement écologiste annonce la suite du combat. “Le combat contre l’empoisonnement alimentaire et pour l’abrogation totale de la loi Duplomb continue”, affirme Génération Écologie. La députée Delphine Batho, coordinatrice nationale du parti, prévoit de déposer prochainement, avec ses collègues, une proposition de loi visant l’abrogation complète du texte.
“À l’heure où des forces obscurantistes attaquent la science, la santé, l’écologie, partout dans le monde, la France doit défendre la philosophie des Lumières et protéger la santé des Françaises et des Français”, insiste encore le mouvement, dans un message à forte charge politique.
Pour Vincent Defaud, référent Outre-mer de Génération Écologie et ancien élu de L’Étang-Salé, “ce combat concerne aussi La Réunion, où les écosystèmes sont particulièrement fragiles”. Un appel à la mobilisation locale et nationale qui ne faiblit pas, malgré ce que certains qualifient déjà de “demi-victoire”.
Memento.fr
0 COMMENTAIRE(S)