Démission d’Emmanuel Macron, dissolution de l’Assemblée nationale, cohabitation... Les scénarios avancés pour répondre à l’instabilité politique dans laquelle a été plongée la France depuis la démission de son Premier ministre Sébastien Lecornu se multiplient. Tour d’horizon de ce que veut chaque formation politique.
- Démission d’Emmanuel Macron -
Le patron d’Horizons, Édouard Philippe, n’a pas prononcé le mot "démission", mais a demandé à Emmanuel Macron d’organiser une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget 2026, pour sortir le pays de la crise politique "d’une façon ordonnée et digne". Même son de cloche chez le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard : seul le départ du président de la République importe, "que ce soit par une démission ou une destitution". Les Insoumis ont déposé début septembre une motion de destitution du chef de l’État, dont la recevabilité doit être examinée mercredi par le Bureau de l’Assemblée, sa plus haute instance exécutive. Mais la procédure, complexe, semble vouée à l’échec à ce stade.
Démissionner, la patronne des députés RN, Marine Le Pen, n’a pas appelé Emmanuel Macron "à le faire", même si ce serait une décision "sage". Éric Zemmour, Reconquête, est, lui, catégorique : "La seule sortie de cette crise, c’est une nouvelle élection présidentielle." Même demande chez le petit groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) – députés communistes et ultramarins – "pour retrouver le chemin de l’unité".
- Dissolution de l’Assemblée nationale -
La dissolution de l’Assemblée nationale est en tout cas "absolument incontournable" aux yeux de Marine Le Pen. "Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes", a martelé le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella. Il a affirmé qu’il "prendra ses responsabilités" en cas de législatives anticipées, avec une "très probable" candidature et une "main tendue" à la droite pour former une majorité si nécessaire.
- Ni démission, ni présidentielle anticipée -
Le patron des députés Renaissance, Gabriel Attal, a assuré lors d’une réunion devant ses députés qu’ils ne rejoindront "jamais" les voix favorables à une démission d’Emmanuel Macron et à une présidentielle anticipée, se démarquant d’Édouard Philippe. Néanmoins, l’ancien Premier ministre a déclaré qu’il "ne comprend plus les décisions" du chef de l’État. Il continue à plaider pour la nomination d’un négociateur chargé de créer les conditions de la formation d’un gouvernement et la nécessité de "partager le pouvoir".
Pour le petit groupe indépendant Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), "la solution se trouve (...) ici à l’Assemblée nationale". Ils demandent une réunion entre les présidents de groupe en urgence d’ici mercredi soir pour trouver "des solutions de compromis" sur le budget.
- Cohabitation -
Le patron des Républicains, Bruno Retailleau, a assuré mardi qu’il ne fermait pas la porte à un retour de son parti dans le gouvernement, à condition qu’il s’agisse d’une "cohabitation" avec la macronie et que LR "ne se dilue pas" dans le camp présidentiel. Sans explicitement parler de cohabitation, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a lui demandé, comme Les Écologistes, "un changement de cap" avec l’arrivée d’un "gouvernement de gauche" à Matignon. Enfin, le secrétaire national du Parti communiste (PCF), Fabien Roussel, a appelé Emmanuel Macron à une "cohabitation" pour permettre à la gauche de "mettre en place des mesures qui répondent aux attentes des Français", sur le pouvoir d’achat ou encore les retraites.
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