La démission du gouvernement de François Bayrou, officialisée le 8 septembre après un vote de défiance à l’Assemblée nationale, a ouvert une nouvelle séquence politique. Neuf mois après son arrivée à Matignon, l’ancien ministre centriste quitte ses fonctions sur fond de contestation sociale et d’isolement parlementaire.
À La Réunion, comme dans l’Hexagone, les réactions se multiplient. La sénatrice Audrey Bélim a salué un moment de vérité politique : « Ce soir, les députés, à l’image des Françaises et des Français, à l’image des Réunionnaises et des Réunionnais, ont dit NON à une politique toujours plus injuste. Nous avons dit NON au mépris des revendications de notre île : nous voulons des solutions à la vie chère, des solutions sur nos bas salaires et une considération à la protection de notre population face aux dangers climatiques. » Pour l’élue socialiste, il est temps que le chef de l’État nomme « un gouvernement issu de la première force politique arrivée en tête lors des dernières élections législatives, un gouvernement de gauche. »
Dans les Outre-mer, l’ancien ministre Victorin Lurel a également insisté sur la nécessité de compromis. « La chute scénarisée du gouvernement de François Bayrou était tant attendue que souhaitable. La Macronie doit admettre sa situation minoritaire et sortir de son dogmatisme libéral. La Gauche aux responsabilités devra assumer de ne pouvoir, jusqu’en 2027, appliquer l’intégralité de ses propositions tout en engageant des réformes marquant l’alternance souhaitée par les Français », a-t-il affirmé .
La fédération socialiste de La Réunion a, de son côté, dénoncé une politique d’austérité qui a creusé les inégalités : « François Bayrou et son gouvernement sont tombés. Leur chute était inévitable : on ne gouverne pas contre son peuple. L’austérité brutale qu’ils ont imposée a frappé les malades, les retraités, les demandeurs d’emploi et les travailleurs modestes, tout en épargnant les plus fortunés. » Pour le PS local, l’heure est venue « de mettre la gauche à l’épreuve du pouvoir » .
La CGT, elle, a immédiatement appelé à la mobilisation pour tourner la page du budget Bayrou : « Pas question de changer encore le casting pour garder la même politique ! Il n’y aura pas de stabilité sans justice sociale ! » Le syndicat exige notamment l’abrogation de la réforme des retraites, la taxation des superprofits et des mesures fortes contre la vie chère dans les Outre-mer. « La chute du gouvernement Bayrou le confirme : les travailleuses et les travailleurs sont en position de force. » Des journées de mobilisation sont prévues les 10 et 18 septembre .
Au-delà des clivages, la séquence marque un point de bascule. La chute de François Bayrou — après seulement neuf mois à Matignon — confirme l’instabilité politique ouverte depuis 2024. Le président de la République doit désormais choisir entre une nouvelle tentative de gouvernement minoritaire ou l’ouverture vers une coalition à gauche, réclamée avec insistance par ses opposants.
Décembre 2024 – À peine nommé, François Bayrou choisit de regagner Pau, sa ville dont il reste maire, plutôt que de se rendre à Mayotte, frappée par un ouragan. Deux lois de reconstruction seront néanmoins adoptées.
Février 2025 – Le budget 2025 est voté au forceps, après six semaines de restrictions budgétaires liées à la censure de son prédécesseur Michel Barnier. La dette atteint alors 114 % du PIB.
Printemps 2025 – Bayrou promet une concertation « sans tabou » sur les retraites, mais les discussions échouent faute d’accord.
Mai 2025 – Une polémique éclate après ses propos sur la « submersion migratoire », suscitant la colère de la gauche.
Été 2025 – L’affaire Bétharram, liée à des violences dans un établissement où ses enfants étaient scolarisés, l’affaiblit personnellement. Une commission d’enquête évoque un « défaut d’action » quand il était ministre de l’Éducation, ce qu’il réfute.
Avril-juillet 2025 – Deux lois phares sont adoptées : une loi contre le narcotrafic et la loi Duplomb sur l’agriculture. Cette dernière déclenche un vaste mouvement de protestation et une censure partielle du Conseil constitutionnel.
Août-septembre 2025 – Bayrou choisit de demander la confiance de l’Assemblée sur son plan budgétaire 2026. La gauche et le RN refusent immédiatement. Le 8 septembre, le gouvernement tombe, marquant la fin de son passage à Matignon.
Memento.fr
5 COMMENTAIRE(S)
- Le 09-09-2025 08h19
Lui qui pensait pouvoir s'en sortir avec le RN !!! Un tacticien hors jeu
- Le 09-09-2025 08h20
Il a bien fait de ne pas démissionner de son mandat de maire. Il a vraiment du Pau... ?
- Le 09-09-2025 10h22
C'ets une bonne nouvelle
- Le 09-09-2025 11h30
Qui est surpris, ce mecs n’a jamais été un grand homme politique. Macron doit dissoudre et nous allons entendre nos députés nous affirmer qu’il ne faut pas le faire. Il faut arrêter avec les LFI et autres extrémiste et donner une vrai majorité à notre pays
- Le 09-09-2025 11h32
Certains appelle à bloqué le rond point de Gillot demain !!!! Aret ça !!!! Nou veu la tranquillité, laisse à nou travail