Face au manque de donneurs, l’Agence de la biomédecine intensifie sa mobilisation à La Réunion avec la campagne #FaitesDesParents, une opération de sensibilisation grand public visant à mieux faire connaître le don de gamètes et à lever les freins à l’engagement. L’objectif : recruter davantage de donneurs et de donneuses pour répondre à une demande en forte croissance en assistance médicale à la procréation (AMP) sur l’île.
Selon le baromètre 2025 de l’Agence de la biomédecine, 61 % des Réunionnais se déclarent favorables au don de gamètes et 69 % en ont déjà entendu parler. Toutefois, seuls 52 % des donneurs potentiels favorables se disent prêts à franchir le pas, un chiffre équivalent à la moyenne nationale. Le principal obstacle reste le manque d’informations, puisque seulement 24 % des Réunionnais estiment être suffisamment informés sur le sujet.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que la loi de bioéthique de 2021, qui a élargi l’accès à l’AMP aux couples de femmes et aux femmes non mariées, a entraîné une forte hausse des demandes. Fin 2024, près de 540 personnes étaient en attente d’une AMP avec don de gamètes à La Réunion, alors que le territoire ne comptait que 11 donneuses d’ovocytes et 9 donneurs de spermatozoïdes. Ce déséquilibre souligne l’urgence de renforcer la sensibilisation et le recrutement local pour éviter un allongement des délais et garantir une diversité représentative des donneurs.
Pour y remédier, l’Agence de la biomédecine déploie pour la deuxième année consécutive la campagne #FaitesDesParents, à la fois digitale et de terrain. Elle prévoit la distribution de flyers lors d’événements sportifs comme la Diagonale des Fous, la Boucle de Parapente ou les Foulées de Manap’. La campagne comprend également la diffusion d’un spot radio sur les ondes locales et la production d’un podcast animé par Aurélie Béton.
Le don de gamètes est une démarche « généreuse et solidaire » qui permet à des personnes infertiles de réaliser leur projet parental. Les conditions sont simples : les femmes âgées de 18 à 37 ans et les hommes de 18 à 44 ans peuvent donner, à condition d’être en bonne santé. Depuis 2021, la loi permet aux enfants issus d’un don d’accéder, à leur majorité, à l’identité et à certaines données non identifiantes de leur donneur ou donneuse, s’ils le souhaitent.
À La Réunion, les donneurs sont accompagnés par le centre de don du CHU Sud Réunion, principal point d’accueil situé au Pavillon 10, avenue François Mitterrand, à Saint-Pierre.
Frédéric, 42 ans, donneur de spermatozoïdes, témoigne : « J’ai pu faire mon don et j’en suis fier, en espérant que cela ait permis à des personnes d’avoir un enfant. Il faut penser à celles et ceux qui se battent pour devenir parents. »
Les personnes souhaitant s’informer ou s’engager peuvent se rendre sur les comptes Instagram @jedonnemesovocytes et @jedonnemesspermatozoides, ainsi que sur les sites de référence dondovocytes.fr et dondespermatozoides.fr.
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