La députée de la 2e circonscription de La Réunion, Karine Lebon, a porté haut les revendications des enfants de la Creuse lors d’une conférence internationale organisée par le Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette rencontre, dédiée à la lutte contre la maltraitance des enfants dans les institutions, a rassemblé des diplomates, des parlementaires et des ministres européens.
Aux côtés de Marie-Germaine Périgogne, présidente de la Fédération des Enfants Déracinés des DROM, Karine Lebon a plaidé pour une reconnaissance et une réparation des préjudices subis par des milliers de mineurs réunionnais transférés de force en France hexagonale entre 1962 et 1984. Lors de son intervention, elle a rappelé l’ampleur des violences institutionnelles et le besoin pressant de justice : “C’est l’Europe toute entière qui était rassemblée à Strasbourg vendredi dernier afin de pousser les gouvernements à enfin prendre des mesures concrètes pour réparer les vies brisées. Celles de tous ces enfants abusés par les institutions et que les États tentent de faire sombrer dans l’oubli.”
Cette conférence, soutenue par l’association Initiative Justice Europe et la Fondation Guido Fluri, a mis en lumière l’exemple de la Suisse, qui, en 2016, a adopté une loi permettant l’indemnisation de 12 000 personnes ayant subi des abus dans leur enfance. Inspirée par cette démarche, Karine Lebon a déclaré : “Tous les feux sont au vert. La Suisse l’a fait. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’est exprimée. La Cour européenne des Droits de l’Homme a rendu sa décision. L’État français, membre du Conseil de l’Europe, ne peut pas avoir d’autre choix que de respecter le droit international.”
La députée a également souligné que cet événement marquait une étape cruciale dans le combat pour la reconnaissance des droits des enfants de la Creuse : “Cet événement doit représenter un point d’étape fondamental dans l’accès des enfants de la Creuse à une juste réparation. C’est avec l’appui et le soutien de toute la communauté européenne que nous parviendrons à faire pression sur l’État français pour qu’il reconnaisse enfin sa faute.”
Karine Lebon poursuivra son combat à travers plusieurs initiatives. Elle participera à un événement de commémoration organisé par la FEDD le 14 décembre à la Ravine des cabris, avant de redéposer sa proposition de loi à l’Assemblée nationale. Malgré la suppression du texte initial lors de la dissolution de l’Assemblée, la députée reste déterminée à travailler main dans la main avec les survivants pour que justice soit rendue au plus vite.
Memento.fr
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