La nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre a suscité mercredi de vives réactions en Nouvelle-Calédonie. Le FLNKS, qui dénonce « le ministre des colonies par excellence », s’oppose à ce choix, tandis que les loyalistes y voient une garantie de priorité donnée au dossier calédonien.
Dans un communiqué, le FLNKS a reproché à Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer de 2020 à 2022, d’avoir « voulu détourner les aspirations des indépendantistes » en maintenant le référendum d’autodétermination de 2021 malgré leur opposition en pleine pandémie de Covid-19. Le mouvement estime que cette nomination « n’augure rien de positif », tout en affirmant « rester ouvert au dialogue ».
Le Palika, parti indépendantiste dissident du FLNKS depuis août 2024, a également exprimé ses critiques. « Il était à la manœuvre lors du troisième référendum et a tout fait pour que le dossier calédonien ne soit pas un caillou dans la chaussure du président. Nous savons qui il est, la donne a changé », a déclaré son porte-parole, Jean-Pierre Djaïwé. Ce dernier a précisé que la poursuite des discussions autour de l’accord de Bougival dépendra du rôle attribué à Manuel Valls, ministre des Outre-mer, dans le futur gouvernement.
Les indépendantistes avaient boycotté le troisième référendum de décembre 2021, invoquant le deuil coutumier lié à l’épidémie de Covid-19. Ils n’en reconnaissent pas le résultat, ce qui a gelé le dialogue avec l’État et les loyalistes.
Du côté des non-indépendantistes, la présidente de la province Sud, Sonia Backès, a salué sur Facebook « une chance pour la France, peut-être la dernière avant une crise profonde de régime », soulignant que Sébastien Lecornu « n’ignore rien » de la Nouvelle-Calédonie et que « personne ne pourra le baratiner ».
Le député Nicolas Metzdorf a évoqué un « excellent choix pour la France », estimant que le territoire « sera placé en haut de la pile » des dossiers. Le président loyaliste du gouvernement calédonien, Alcide Ponga, a pour sa part exprimé son souhait de voir Manuel Valls conserver la responsabilité du dossier, « parce qu’il l’a mené jusqu’ici de façon très constructive ».


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