Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a officialisé la création à Saint-Martin d’un tribunal de plein exercice et annoncé la construction d’une maison d'arrêt d’ici à deux ans, lors d’une visite sur l’île antillaise. Le garde des Sceaux souhaite ainsi "renforcer la justice locale et mieux accompagner les détenus du territoire dans leur réinsertion", a-t-il déclaré à la presse.
Le tribunal autonome devrait voir le jour d’ici à l’été 2026 et sera doté de moyens supplémentaires en termes de magistrats, de greffiers et d’accompagnants de détenus. Le ministre a annoncé la "nomination en septembre 2026 d’un juge d’instruction" pour le tribunal autonome de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, où il a poursuivi sa tournée ultra-marine. Le tribunal de proximité de Saint-Martin est déjà doté d’un juge d’application des peines depuis septembre 2025, mais ce n’est pas encore le cas pour le juge d’instruction.
À Saint-Martin, M. Darmanin a rappelé que le projet de tribunal autonome devait "s’accompagner d’une politique carcérale qui manque ici". Il a évoqué le fait que 60 Saint-Martinois étaient définitivement condamnés en Guadeloupe, rendant difficiles les visites familiales et la réinsertion. Il a par ailleurs insisté sur la création d’une prison sur l’île pour lutter contre la surpopulation carcérale en Guadeloupe, mais aussi comme "un bon service à rendre aux Saint-Martinois, pour leurs familles".
La future maison d'arrêt devrait être construite sur le modèle des prisons modulaires annoncées en avril par M. Darmanin dans plusieurs villes de l’Hexagone, jugées tout aussi solides, plus rapides à construire et moins onéreuses par l’agence du ministère de la Justice. Elle devrait accueillir des Saint-Martinois en détention provisoire ou condamnés à une peine d’emprisonnement de moins de deux ans.
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