Un homme de 25 ans a été tué par balles dans la nuit de dimanche à lundi à Sainte-Luce, dans le sud de la Martinique, dans un contexte de flambée de violences sur l'île antillaise.
La victime a été visée par des tirs d’armes à feu alors qu’elle se trouvait sur sa moto, vers 01h50 (07h50 à Paris), sur le parking d’un restaurant où se tenait une soirée festive, selon la gendarmerie. Un ou plusieurs tireurs ont ouvert le feu, puis ont quitté les lieux avec le deux-roues. Un policier de 37 ans, qui se trouvait sur place par hasard, a été blessé à l’épaule par un projectile.
Pris en charge par les secours, il a été transporté au centre hospitalier de la Martinique, selon le service d’incendie et de secours (Sdis 972). L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Fort-de-France.
Ce nouveau meurtre "ne fait que renforcer notre détermination et le besoin de concentrer tous nos efforts, à tous les niveaux, pour endiguer ce fléau", a réagi la préfecture de Martinique. Il s’agit du 16e homicide commis en Martinique depuis le début de l’année, et du 13e par arme à feu. Entre le 11 mai et le 9 juin, sept hommes âgés de moins de 45 ans ont été tués par balles sur l’île.
Au lendemain du quinzième homicide survenu jeudi dernier à Sainte-Marie (nord), le ministre des Outre-mer Manuel Valls avait condamné "ces actes ignobles" et s’était engagé à faire évaluer "l’ensemble des moyens de l’État engagés en Martinique", et à renforcer l’action de l’État "si nécessaire". Le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), Serge Letchimy, a vivement dénoncé le "désengagement de l’État et une absence de stratégie globale coordonnée" dans un courrier adressé vendredi à Emmanuel Macron.
"Les réponses de l’État relèvent trop souvent de la mesure symbolique, de l’affichage institutionnel, ou de l’incantation sécuritaire", a-t-il écrit dans ce courrier. Il y demande un entretien avec le chef de l’État "face à l’accélération de la spirale mortifère" sur l’île.
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