Six hommes, dont un ancien policier, soupçonnés d'être impliqués dans un réseau de passeurs de migrants entre les Comores et Mayotte ont été condamnés à des peines d'un à cinq ans de prison ferme, a-t-on appris auprès du parquet.
Dans son jugement rendu mardi, le tribunal judiciaire de Mamoudzou a infligé la peine la plus lourde à un ancien agent de la brigade nautique de la police aux frontières (PAF). Selon les éléments de l'enquête, cités par Le Journal de Mayotte, ce fonctionnaire de police avait pour rôle d'avertir les passeurs de la localisation de ses collègues policiers patrouillant en mer dans des bateaux intercepteurs.
Les autres membres du réseau assuraient la surveillance, la logistique, le transport des passagers ou encore la comptabilité. A l'époque des faits poursuivis, en 2019, le réseau est soupçonné d'avoir organisé jusqu'à trois traversées par semaine avec au moins deux kwassas (barques) entre Anjouan, l'île comorienne la plus proche de Mayotte, et le département français. Le voyage était facturé plusieurs centaines d'euros à chaque passager.
Le tribunal a prononcé un mandat de dépôt et la confiscation des sommes issues du trafic à l'encontre de l'ancien policier de la PAF, a précisé le procureur de la République de Mayotte, Yann Le Bris. Département le plus pauvre de France, Mayotte est confronté à une forte immigration clandestine en provenance des Comores et de l'Afrique des Grands Lacs.
Près de la moitié des habitants ne possèdent pas la nationalité française à Mayotte, dont la population au 1er janvier était estimée à 321.000 personnes par l'Institut national de la statistique (Insee).
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