L’adoption définitive, début juillet, de la loi dite « Duplomb » à l’Assemblée nationale suscite une levée de boucliers à La Réunion, tant du côté politique que citoyen. Présentée comme un texte de simplification administrative pour le secteur agricole, la loi est dénoncée localement comme une menace pour l’environnement, la santé publique et l’agriculture paysanne.
Le député Philippe Naillet (1ère circonscription) a exprimé son opposition ferme au texte, évoquant une « fausse promesse à l’égard du monde agricole » en raison de la réintroduction permise de substances comparables aux néonicotinoïdes, dont l’acétamipride. Selon lui, « cette loi est une nouvelle étape de l’offensive réactionnaire contre l’écologie et, à travers elle, contre la science ». Il regrette également qu’un dialogue constructif ait été évité en commission mixte paritaire, au profit d’un accord entre la droite macroniste et l’extrême droite, alors même que les enjeux de régulation, de transition générationnelle et de rémunération des agriculteurs demeurent sans réponse.
Même tonalité du côté de La Voix Citoyenne – La Réunion. Dans un communiqué publié le 9 juillet, son président Giovanni Payet dénonce une « attaque de trop contre l’agriculture paysanne, la nature et l’avenir alimentaire de La Réunion ». Il alerte sur les conséquences concrètes de cette loi dans l’île : artificialisation des terres agricoles, affaiblissement des protections sur les captages d’eau, urbanisation incontrôlée et recul des normes environnementales.
« Face à ces reculs, nous resterons debout. En aucun cas, nous accepterons ce retour en arrière orchestré depuis Paris », affirme Giovanni Payet, appelant à une mobilisation citoyenne pour exiger une politique de transition écologique « co-construite, démocratique et respectueuse des spécificités » de La Réunion.
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