Un nouveau scandale alimentaire secoue la France. Depuis plusieurs jours, Rappel Conso publie en cascade des avis de retrait et de rappel visant une large gamme de fromages – Brie, carré, camembert, Coulommiers, double crème… – pour « suspicion de contamination par Listeria monocytogenes », la bactérie responsable de la listériose.
Derrière ces dizaines de produits vendus sous diverses marques, un seul fabricant : la fromagerie Chavegrand, basée dans la Creuse, identifiable par l’estampille sanitaire FR 23.117.001 CE/UE. Cette même entreprise avait déjà procédé à des rappels en juin pour le même motif, notamment sur un fromage Double Crème. Ce produit, rappelé le 13 juin, refait aujourd’hui surface dans la liste publiée par Rappel Conso, avec une période de commercialisation étendue du 1er avril au 9 août 2025.
Le scénario se répète pour d’autres références : le Doucrémeux Chêne d’Argent, retiré de la vente le 16 juin, est à nouveau rappelé le 9 août.
Pour Camille Dorioz, directeur de campagne chez foodwatch, « le problème pour les consommateurs est que, comme d’habitude, ces rappels surviennent trop tard quand le mal est fait ». Selon lui, « la même entreprise avait déjà rappelé des produits en juin pour ce même problème de listeria. Elle aurait donc dû prendre les mesures d’hygiène qui s’imposent et s’assurer qu’elle ne commercialisait pas de produits dangereux ». Il s’interroge également sur le rôle des autorités de contrôle : « Qu’ont-elles fait entre juin et août ? Les fromages de cette entreprise, qui fournit quasi toute la grande distribution en France, auraient dû être particulièrement surveillés. Force est de constater que ça n’a pas été le cas. On est aujourd’hui en mode pompier : à réagir quand il est trop tard. Ce scandale sanitaire aurait pourtant pu être évité ».
foodwatch regrette également l’absence de sanctions contre l’opérateur, ainsi que le manque de communication des marques et distributeurs concernés. L’ONG réclame que les fabricants et enseignes soient contraints de publier systématiquement et clairement les rappels sur leurs sites et réseaux sociaux, à l’instar de ce qui se pratique en Belgique, en Irlande ou au Royaume-Uni, où les citoyens peuvent recevoir directement les alertes par e-mail.
Une pétition, intitulée Stop aux scandales alimentaires : plus de contrôles, de transparence et de sanctions !, a déjà recueilli plus de 71 000 signatures. Pour foodwatch, « cela doit changer » afin d’éviter que de telles contaminations ne se reproduisent dans l’indifférence.
Memento.fr
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