À quelques jours de la rentrée, l’Agence de la transition écologique (ADEME) publie une étude inédite sur les pratiques de mobilité des enfants en France, de la maternelle au lycée. Menée dans l’Hexagone comme dans les territoires ultramarins, elle dresse un état des lieux des déplacements des plus jeunes et souligne les freins à leur autonomie.
Premier enseignement : la marche reste le mode de déplacement le plus utilisé pour les trajets domicile-école, mais la voiture conserve une place importante. En métropole, 55 % des enfants de maternelle et d’élémentaire s’y rendent à pied, contre 35 % en voiture. Au lycée, la part de la marche reste élevée (39 %), suivie de la voiture (30 %) et des transports collectifs (25 %). Ces chiffres varient fortement selon le territoire : seuls 23 % des élèves de maternelle vivant en zone rurale marchent jusqu’à l’école, contre 44 % dans les villes de plus de 200 000 habitants et 58 % dans l’aire urbaine de Paris.
Le vélo, pourtant largement répandu – 85 % des enfants en métropole en possèdent un – demeure essentiellement cantonné aux loisirs. À peine 4 à 5 % des élèves l’utilisent pour se rendre à l’école. La trottinette, présente chez six enfants sur dix, connaît le même usage récréatif.
Autre constat : l’autonomie des enfants tend à reculer. Aujourd’hui, ils effectuent leurs premiers trajets seuls en moyenne à 11,6 ans, soit un an plus tard que leurs parents. Cette évolution est liée à un sentiment d’insécurité plus fort, notamment pour la marche et le vélo, jugés plus dangereux qu’auparavant par plus des trois quarts des parents. Les transports collectifs sont mieux perçus, même si la moitié des adultes les considèrent plus risqués que dans leur jeunesse.
Pour l’ADEME, ces perceptions freinent le développement des mobilités actives. L’agence souligne l’intérêt d’aménagements sécurisés autour des écoles, comme les « rues scolaires » qui limitent la circulation automobile aux heures d’entrée et de sortie. Des solutions comme les pédibus, vélobus ou encore la généralisation du programme « Savoir rouler à vélo » peuvent également favoriser la confiance et l’autonomie.
Enfin, l’étude met en évidence un décalage entre les attentes des parents et les envies des jeunes. Alors que près de la moitié des adultes estiment que leurs enfants préfèrent la voiture, 22 % des jeunes de 18 à 20 ans déclarent qu’ils auraient aimé utiliser davantage le vélo pour leurs trajets scolaires, plaçant ce mode devant la voiture (20 %).
Pour l’ADEME, l’enjeu est double : offrir aux enfants des déplacements actifs et sûrs tout en réduisant la dépendance des familles à la voiture individuelle. Une manière de préparer, dès le plus jeune âge, les comportements de mobilité de demain.
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