À force de vouloir tout réformer sans logique, nos gouvernements successifs finissent par se prendre les pieds dans le tapis… et par nous entraîner avec eux. À La Réunion, pendant des décennies, il était possible pour les boutiques d'ouvrir le dimanche, notamment dans les galeries commerciales des grandes surfaces. Positif pour l’économie locale, car c'était aussi une sortie agréable pour des milliers de Réunionnais qui venaient y flâner et faire des achats. Désormais, seuls les rayons alimentaires restent ouverts, tandis que les boutiques ont l'obligations de baisser leur rideau. Résultat ? Un “no man’s land” commercial absurde, où pour accéder à l’hypermarché on passe par une galerie sans vie.
Et maintenant le Premier ministre souhaite supprimer deux jours fériés dans l’année. Officiellement, il s’agit de “stimuler la production française”. En réalité, on s’apprête à créer de nouveaux problèmes là où il n’y en avait pas. Plutôt que de revenir sur des règles qui fonctionnaient – comme l’ouverture dominicale – on invente un énième motif de tension sociale.
Les syndicats, on le sait déjà, monteront au créneau. Ils parleront d’“acquis sociaux”, exigeront des sur-rémunérations, menaceront de bloquer le pays. Et comme toujours, le secteur public sera ménagé : une petite compensation par-ci, un jour de congé glissé ailleurs par-là… histoire de calmer ceux qui savent descendre dans la rue.
Pendant ce temps, les entreprises privées, elles, paient déjà ces jours fériés chômés. Il est nécessaire de rappeler que les salariés sont bel et bien rémunérés ces jours-là, sans travailler. Salaires, congés payés, charges sociales : tout y passe, sans aucune contrepartie. Si ces jours deviennent travaillés, les charges ne disparaîtront pas : elles devraient rester identiques.
Si une taxe ou une sur-rémunération est la condition pour ouvrir ces deux jours fériés, il ne faudrait pas que cela se traduise par un simple transfert de charges vers le privé.
Au final, beaucoup d’entreprises refuseront de jouer le jeu, préférant maintenir le repos ces jours-là plutôt que de s’embarquer dans un système de compensation coûteux. On nous expliquera que c’est « pour l’intérêt général », mais chacun sait que ce type de discussion sert souvent de contre-feu… pendant qu’ailleurs, loin des projecteurs, se prennent des décisions beaucoup moins populaires, que l’on découvrira à l’aube de leur application.
GGLP
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