Le sénateur guadeloupéen Victorin Lurel a vivement réagi à la décision de l’État de se pourvoir en cassation contre un jugement reconnaissant le droit à indemnisation de victimes exposées au chlordécone. Dans un communiqué au ton ferme, il dénonce une démarche injuste et appelle à poursuivre le combat parlementaire.
"Alors que le tribunal administratif de Martinique a décidé de condamner l’État à indemniser deux anciennes ouvrières agricoles de leur préjudice d’anxiété en lien avec leur exposition chronique au chlordécone", le sénateur affirme avoir appris que l’État "aurait décidé de se pourvoir en cassation pour contester le jugement rendu le 11 mars dernier par le tribunal administratif de Paris", décision qui imposait une indemnisation pour préjudice d’anxiété.
Une position que l’élu qualifie de "terriblement injuste et éminemment scandaleuse". Il déplore "l’aveuglement", "l’irresponsabilité" et "la faute morale et humaine majeure" de l’État, qui selon lui, refuse de reconnaître pleinement la souffrance des populations antillaises exposées à ce pesticide.
Dans la foulée, Victorin Lurel annonce que "le combat continue". Il soutient la proposition de loi du député Elie Califer sur l’indemnisation des victimes, déjà adoptée par l’Assemblée nationale, et qui sera "discutée, enrichie et je l’espère votée le 12 juin prochain au Sénat."
"Quelques semaines après le retrait courageux de la PPL de Dominique Théophile", cette nouvelle initiative législative entend relancer la reconnaissance des droits des victimes du chlordécone, dans un contexte où la réponse de l’État reste très critiquée par les élus et les citoyens ultramarins.
memento.fr
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