En 2022, 17 % des personnes âgées de 18 à 64 ans à La Réunion étaient en difficulté face à l’écrit en langue française, selon les données communiquées par l’Insee. Cela représente environ 91 000 personnes. Ce taux est supérieur à celui relevé dans l’Hexagone (10 %), mais inférieur à la moyenne observée dans les autres départements d’outre-mer (24 %). Par ailleurs, 24 % des adultes réunionnais de moins de 65 ans rencontrent des difficultés en calcul, un problème qui s’associe souvent à un manque de maîtrise de l’écrit.
Les hommes sont plus souvent concernés que les femmes par ces difficultés, tout comme les personnes âgées. L’amélioration des compétences en français au fil des générations, liée à une meilleure scolarisation et à une hausse du niveau de diplôme des Réunionnais, contribue toutefois à réduire ce phénomène. Les jeunes Réunionnais restent cependant davantage confrontés à des difficultés en français qu’en métropole. Cette situation s’explique notamment par une plus grande fréquence des scolarités courtes sur l’île.
Le manque de maîtrise de l’écrit est étroitement lié aux sorties prématurées du système scolaire sans diplôme, une problématique souvent attribuée à des causes communes, parmi lesquelles l’environnement familial joue un rôle déterminant. Les personnes dont les parents ne détiennent aucun diplôme sont davantage touchées par ces difficultés, une situation particulièrement fréquente à La Réunion.
Ces lacunes dans la maîtrise de l’écrit ont des conséquences importantes sur la vie quotidienne. Elles limitent l’accès à l’emploi, freinent l’utilisation des outils numériques et réduisent l’autonomie dans les démarches administratives.
Une étude de l’Insee révèle qu’en 2022, 13 % des adultes martiniquais âgés de 18 à 64 ans rencontrent des difficultés avec l’écrit, dont 9 % font face à des limitations jugées sévères. Les compétences en calcul sont également concernées, avec 21 % des adultes en difficulté. Deux tiers des personnes ayant des limitations en lecture ou en écriture présentent également des difficultés en mathématiques.
Les facteurs associés à ces difficultés incluent l’allophonie (un tiers des personnes concernées ont une autre langue maternelle que le français), le niveau de diplôme, l’âge et le lieu de résidence. En effet, les habitants des quartiers prioritaires de la ville (QPV) sont plus touchés, avec un taux de 15 % contre 7 % en dehors de ces zones. L’étude indique également que les hommes sont davantage affectés par l’illettrisme que les femmes (11 % contre 4 %).
Ces limitations représentent un frein important à l’accès à l’emploi : 50 % des personnes en difficulté face à l’écrit sont sans emploi. Elles utilisent également moins internet, ce qui limite leur participation aux outils numériques modernes.
En Martinique, 15 000 adultes sont en situation d’illettrisme, un terme qui désigne ceux ayant débuté leur scolarité en France mais éprouvant des difficultés majeures face à l’écrit.
memento.fr
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