Un aéroport endommagé empêchant tout atterrissage, une mer déchaînée rendant la navigation périlleuse, des secouristes qui se déploient alors que le cyclone Chido n’a pas encore complètement quitté la zone : l’action des secours et l’envoi de renforts à Mayotte relèvent du casse-tête.
Des secours déjà sur place
Quelque 1.600 policiers et gendarmes sont déployés à Mayotte, selon l’entourage du ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Ce dernier a demandé au préfet de Mayotte une “mobilisation maximale” des forces de l’ordre pour porter secours à la population et “prévenir d’éventuels pillages”.
Le chef d’état-major de l’armée de terre, le général d’armée Pierre Schill, a annoncé sur X que “plus de 70 sapeurs-sauveteurs” étaient déployés samedi à Mayotte pour faire face aux conséquences du cyclone Chido. “Nos légionnaires du 5e régiment étranger basés sur l’île de Mayotte peuvent aussi intervenir”, a-t-il ajouté.
Une quarantaine de sapeurs-pompiers de La Réunion avaient été prépositionnés sur place. Avec les 70 sapeurs-sauveteurs militaires, ils ont commencé leurs premières missions dès que le niveau d’alerte du cyclone est passé de violet à rouge, a précisé à l’AFP le colonel Alexandre Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile.
Ces personnels effectuent actuellement des reconnaissances pour identifier d’éventuelles victimes, évaluer l’accessibilité des zones sinistrées et organiser les efforts de déblaiement et de réouverture des voies de circulation.
Des renforts à venir
Bruno Retailleau a annoncé un nouvel envoi de 140 militaires de la sécurité civile et de sapeurs-pompiers dimanche.
“Étant donné l’ampleur du sinistre et les impacts potentiels en fonction des bilans à venir, il pourrait y avoir des effectifs supplémentaires et des moyens spécialisés envoyés dans les prochains jours”, a confirmé le colonel Jouassard, en précisant que cela dépendrait des retours terrain.
Un avion A400M de l’armée devait décoller de Paris samedi soir, transportant du matériel de première nécessité, comme des générateurs électriques, a expliqué le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Guillaume Vernet. “Sur place, ils n’ont plus rien. Il faut leur donner de quoi déblayer les routes, produire de l’électricité, etc.”, a-t-il précisé.
Aéroport fermé
L’aéroport de Mayotte reste fermé en raison des dégâts subis par sa tour de contrôle, a indiqué le colonel Jouassard. Cependant, des militaires évaluent actuellement la possibilité d’atterrissage pour les vols militaires, habitués à des conditions dégradées.
L’A400M devait initialement se rendre à La Réunion. L’archipel voisin des Comores, également touché, ne semble pas être une alternative pour accueillir l’appareil, selon le colonel Vernet.
Mer déchaînée
Si l’aéroport reste inutilisable, le transport du fret humanitaire depuis La Réunion vers Mayotte devient problématique. Les deux territoires, séparés par plus de 1.400 km, sont soumis à des conditions maritimes extrêmement difficiles, avec des creux atteignant 7 mètres samedi après-midi.
Ces conditions devraient s’améliorer dimanche matin en fonction de la vitesse de déplacement du cyclone, permettant peut-être à la frégate Floréal, équipée d’un hélicoptère, d’approcher les côtes pour évaluer les besoins d’urgence.
“Conduire une opération de secours est toujours un casse-tête”, a déclaré le porte-parole de l’état-major. “Mais l’ampleur de ce sinistre, combinée à un épisode climatique encore en cours, complique encore davantage les opérations.”
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