Face à la recrudescence du chikungunya sur l’île de La Réunion et à Saint-Denis en particulier, la municipalité dionysienne réagit avec vigueur. Elle déploie un plan d’actions global, coordonné avec l’ARS, le monde associatif et les acteurs économiques locaux, pour contenir l’épidémie et protéger les populations les plus exposées.
"Placé sous le signe de la solidarité et de la proximité, il vise à protéger les personnes les plus à risque – bébés, femmes enceintes et seniors –, ainsi qu’à freiner la circulation du virus tout en préservant la vie sociale et économique." C’est une mobilisation à la fois sanitaire et humaine que veut porter la Ville, dans une logique durable.
Sous la bannière Ensemble contre le Chik, la commune articule son plan autour de plusieurs axes : formation, mobilisation citoyenne, actions de terrain et communication.
Dès les premiers cas signalés, un comité de pilotage hebdomadaire a été mis en place avec l’ARS. "Des sessions de formations ont été organisées pour que les personnels chargés de l’entretien, les responsables de mairies annexes, des sites sportifs, des écoles... puissent identifier efficacement les gîtes larvaires." Les établissements recevant du public (ERP) font l’objet de contrôles renforcés : "Tous les deux jours, les agents responsables des sites sont chargés de vérifier les gîtes larvaires identifiés et de signer une fiche de contrôle."
La propreté des espaces publics est au cœur du dispositif, avec le retour des opérations Netoy Nout Vil. En 2024, "603 véhicules ont été retirés de l’espace public" et "790 tonnes de déchets ont été collectées". Les cimetières seront réaménagés avec des citernes écologiques, et 45 friches font actuellement l’objet d’un traitement ciblé. Des mises en demeure ont été prononcées, avec des travaux d’office engagés et une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 €.
Un partenariat avec le RSMA est également prévu pour renforcer le nettoyage dans les ravines et friches urbaines.
Les personnes âgées, les jeunes enfants et les femmes enceintes font l’objet d’une attention particulière. "Des bénévoles formés par l’ARS pourront intervenir directement à domicile pour effectuer des repérages des gîtes larvaires et orienter ces publics vers le CCAS." Dans les crèches, "l’ensemble des structures disposera bientôt de référents formés par l’ARS", et des bénévoles pourront intervenir en cas de besoin.
Clubs seniors, associations de quartier, commerçants, établissements touristiques, tous sont mobilisés. Les clubs sportifs sont désignés comme "sentinelles du sport", avec pour mission d’informer, signaler et orienter les personnes vulnérables. "Les établissements qui s’engagent seront identifiés par un autocollant après passage de bénévoles sur site", indique la Ville.
Pour la maire Ericka Bareigts, il s’agit d’un changement culturel : "Nous voulons faire passer un message, celui de changer nos habitudes. Le chikungunya tue. Cette opération musclée demande beaucoup de cœur à l’ouvrage."
memento.fr
0 COMMENTAIRE(S)