Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté lundi un avis favorable au report des élections provinciales, conformément à l’accord de Bougival signé en juillet mais contesté depuis par le FLNKS.
Sur les 54 conseillers, 39 ont voté pour ce nouveau décalage du scrutin, désormais prévu à la mi-2026. Initialement fixées en mai 2024, les élections avaient déjà été repoussées une première fois à décembre 2024, puis à novembre 2025. Elles sont déterminantes puisqu’elles renouvellent les assemblées provinciales dont dépend la composition du gouvernement local.
Les 12 élus du FLNKS et une élue apparentée ont été les seuls à s’opposer au report. Les autres groupes, dont l’Union nationale pour l’indépendance (UNI), ont apporté leur soutien. La mesure doit encore être validée par une loi organique, attendue au Sénat lors de la session extraordinaire de septembre, mais dont l’examen a été repoussé en raison de la chute du gouvernement.
Prévu dans l’accord de Bougival, ce report devait permettre de réviser la Constitution avant que les Calédoniens ne se prononcent sur le texte. Mais le rejet de l’accord par le FLNKS, principal mouvement indépendantiste, fragilise désormais ce calendrier.
« Un troisième report fondé sur un accord que le FLNKS ne reconnaît pas franchit une ligne rouge », a déclaré Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS, tout en affirmant rester « ouvert à la discussion ». Selon lui, « Bougival, c’est un projet d’accord. On a pris le mauvais chemin, il faut faire marche arrière ».
À l’inverse, l’ancien député Philippe Gomes (Calédonie ensemble) a soutenu le report, estimant qu’il pourrait ouvrir « une nouvelle phase de discussions au cours de laquelle l’accord pourra être enrichi, précisé, éclairé et complété ».
Sonia Backès, présidente de la province Sud et cheffe de file des Loyalistes, s’est également prononcée en faveur du texte, se disant prête à « apporter les éclairages nécessaires pour que l’accord soit partagé par le plus grand nombre », tout en dénonçant la volte-face du FLNKS.
L’accord de Bougival, signé le 12 juillet dans les Yvelines, prévoyait la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie » doté de compétences régaliennes. Le FLNKS l’a rejeté, estimant qu’il n’allait pas assez loin en matière de souveraineté.
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