Le Parti de libération kanak (Palika) a officialisé vendredi sa sortie du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), dont il était membre depuis 41 ans, une scission historique au sein du mouvement indépendantiste de Nouvelle-Calédonie.
"Ce qui se fait au sein du FLNKS ne nous correspond plus. Le Palika a donc décidé de sortir du Front. C'est une décision qui s'impose à nous 41 ans après notre entrée au FLNKS, c'est un tournant majeur", a annoncé au cours d'une conférence de presse un porte-parole du parti, Charles Washetine. La décision a été prise dimanche, à l'issue du 50e congrès du parti. "Il y a eu plus de trois heures de débat autour de la question et un vote unanime (...) Il y a eu un consensus général", a assuré devant la presse Adolphe Digoué, membre du bureau politique.
Le Palika est en désaccord avec la ligne du FLNKS depuis la crise insurrectionnelle de 2024. En août 2024, le parti avait décidé de ne pas participer au congrès annuel du Front et s'était mis depuis "en retrait" de son fonctionnement. La fracture entre les deux formations s'est accentuée avec l'accord de Bougival, conclu le 12 juillet dernier entre indépendantistes, non-indépendantistes et l'État. Ce texte, qui prévoit un nouveau cadre institutionnel pour l'archipel, a été validé par le Palika mais rejeté par le FLNKS.
"Depuis 2013, le Palika porte le projet de pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie en partenariat avec la France, par la négociation, par le dialogue. Ce n'est pas par le biais de la destruction que l'on construira quelque chose pour nos enfants", a précisé Charles Washetine. "L'accord de Bougival est perfectible", mais il "faut aller chercher l'adhésion d'une majorité de la population", a-t-il estimé.
Né en 1984, le FLNKS était composé de 1989 à 2024 de quatre formations : l'Union calédonienne, le Rassemblement démocratique océanien (RDO), le Palika et l'Union progressiste en Mélanésie (UPM). Lors du congrès de 2024, le FLNKS a intégré plusieurs mouvements dits "nationalistes" et a reconnu la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) comme un "outil de mobilisation", une décision avec laquelle le Palika et l'UPM, qui considèrent que la CCAT a joué un rôle dans les violences de 2024, étaient en désaccord.
L'UPM, qui tient jusqu'à dimanche son congrès annuel, devrait également annoncer sa sortie du FLNKS.


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