L’Agence française de développement (AFD) a maintenu son volume d’investissements en 2025 mais a réduit son enveloppe consacrée à l’Afrique, dans un contexte d’importantes coupes budgétaires qu’elle cherche à compenser auprès d’acteurs publics et privés, selon des résultats annuels provisoires publiés. L’institution financière publique, qui met en œuvre la politique définie par le gouvernement français en investissant dans des projets au sein des pays les plus vulnérables, a maintenu son niveau d’activité à 13,7 milliards d’euros en 2025, comme en 2024, malgré un contexte budgétaire difficile.
En 2024, l’AFD avait bénéficié de 2 milliards d’euros de crédits alloués par l’État. Dans le budget 2025, le gouvernement avait amputé d’un tiers l’enveloppe de l’Aide publique au développement (APD), dont dépend l’AFD, soit près de deux milliards d’euros. Il envisage par ailleurs de la réduire encore de 700 millions d’euros dans le budget 2026, sur un total de 3,7 milliards d’euros alloués.
Ces coupes successives suscitent l’inquiétude et la colère des ONG, dont une grande partie dépend du soutien financier de l’État. Le nombre de projets financés par l’AFD est passé de 1.250 en 2024 à « environ 1.000 » en 2025, tandis que les montants investis dans des projets dédiés à la lutte contre le changement climatique sont en léger recul, à 7,4 milliards d’euros en 2025 contre 7,7 milliards l’année précédente.
L’enveloppe destinée à l’Afrique a été réduite d’un tiers, à 4 milliards d’euros en 2025 contre 6 milliards d’euros en 2024. Le dynamisme des investissements de la France dans les territoires ultramarins, en hausse de 17 %, s’explique notamment par un prêt garanti par l’État à la Nouvelle-Calédonie de 800 millions d’euros.
Dans une équation budgétaire contrainte, l’Agence « réagit, s’adapte et trouve des solutions pour maintenir l’ambition et compenser » les baisses de crédits, plaide son directeur général, Rémy Rioux. L’institution cherche notamment à mobiliser « des ressources publiques ailleurs que dans le budget de l’État », principalement auprès de l’Union européenne, mais aussi via d’autres investisseurs privés, notamment philanthropiques, ou par l’émission d’obligations sur les marchés financiers.
Rémy Rioux a salué les retombées concrètes de ces investissements, évoquant notamment 3,5 millions de personnes qui bénéficieront d’un meilleur accès aux soins et 1,5 million d’un accès facilité aux transports urbains. Mais « la baisse des crédits publics conduit à réduire notre capacité à financer ce qui ne peut se financer qu’avec des subventions », a-t-il souligné, citant notamment des pays qui n’ont pas accès aux prêts. Les comptes définitifs de l’AFD seront publiés au premier semestre 2026.
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