Seize personnes ont été interpellées à Mayotte dans le cadre d’une vaste opération visant un réseau criminel impliqué dans l’immigration clandestine et la traite d’êtres humains. L’opération, menée dans la nuit du 7 au 8 septembre, a conduit à l’ouverture d’une information judiciaire, a indiqué le procureur de la République de Mamoudzou, Guillaume Dupont.
Douze personnes, des hommes et des femmes âgés de 18 à 68 ans, ont été mises en examen. Dix d’entre elles ont été placées en détention provisoire au centre pénitentiaire de Majicavo. Les chefs d’accusation portent sur du proxénétisme aggravé en bande organisée, l’aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’étrangers, ainsi que la traite d’êtres humains, notamment au préjudice de femmes malgaches.
Selon la gendarmerie, le réseau acheminait chaque mois plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière depuis Madagascar vers Mayotte. Certaines jeunes femmes, isolées et vulnérables, étaient contraintes à la prostitution. Les personnes mises en cause sont de nationalité malgache, comorienne et française. Vingt-deux femmes malgaches en situation irrégulière ont également été identifiées.
Les perquisitions ont permis la saisie de près de 6 000 euros en liquide, d’un pistolet d’alarme, d’un taser, d’un véhicule et de cinq moteurs de bateau. Le parquet estime que le réseau aurait blanchi plus de 207 000 euros.
Cette opération a été rendue possible grâce à la collaboration entre l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) et la section de recherches de Mamoudzou. Les personnes poursuivies encourent jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle et trois millions d’euros d’amende.
Département français de l’océan Indien, Mayotte est confrontée à une forte pression migratoire. Située à seulement 70 km des Comores, l’île est régulièrement la destination de traversées clandestines à bord d’embarcations de fortune. Près de la moitié de la population mahoraise est de nationalité étrangère, majoritairement comorienne.
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