La sénatrice de La Réunion, Audrey Bélim, a adressé un courrier au Premier ministre Sébastien Lecornu pour attirer son attention sur le projet de loi contre la vie chère en Outre-mer. Elle y formule une série de propositions destinées à renforcer le texte, alors que « les attentes de nos concitoyens ultramarins sont vives face au fléau de la vie chère », écrit-elle.
La parlementaire rappelle d’abord l’importance de limiter la concentration économique. Elle propose de réintroduire dans le code du commerce une disposition inspirée de la loi Royer, qui interdisait à une enseigne de posséder plus de 25 % des surfaces alimentaires, et d’étendre cette règle à d’autres secteurs. Selon elle, « cette mesure serait bénéfique à nos territoires et à nos familles au regard du phénomène de concentration des moyennes et grandes surfaces de distribution ».
Concernant le seuil de revente à perte, Audrey Bélim met en garde contre le risque de distorsion de concurrence si le coût du transport en était exclu : une telle mesure pourrait fragiliser les petites entreprises et nuire aux produits locaux.
Elle plaide également pour un renforcement des moyens de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR), qui devrait, selon elle, disposer « de la personnalité juridique et de moyens propres » afin d’être plus efficace dans le suivi des pratiques commerciales.
La sénatrice insiste aussi sur la nécessité d’encadrer les « marges arrière » par une transmission obligatoire et des sanctions réellement dissuasives, allant jusqu’à l’interdiction de gérer en cas de manquements répétés.
Autre proposition : déconcentrer le futur service de l’Autorité de la concurrence dédié aux Outre-mer pour l’ancrer dans chaque bassin, au plus près des réalités locales.
Enfin, Audrey Bélim souligne l’urgence de soutenir la production locale, agricole comme industrielle. « Produire nous-mêmes nos biens permet de lutter contre la vie chère, d’éviter des importations coûteuses et de renforcer la résilience de nos territoires », insiste-t-elle.
Au-delà de ce projet de loi, la sénatrice appelle aussi à la vigilance sur les futurs budgets 2026, notamment en ce qui concerne la LODEOM, les aides à la jeunesse, au sport, au logement et à l’agriculture. Elle demande que les décrets d’application déjà votés, par exemple sur l’encadrement des loyers ou le leasing social pour les voitures électriques, incluent pleinement les Outre-mer.
Par cette lettre, Audrey Bélim invite le gouvernement à prendre en compte les spécificités de La Réunion et à inscrire rapidement ce projet de loi à l’ordre du jour du Sénat.
Memento.fr


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