Alors que la France traverse une période politique particulièrement tendue, François Bayrou, fidèle à son style iconoclaste, revient sous les projecteurs avec une proposition qui fait débat : le retour au cumul des mandats. Un positionnement qui soulève de nombreuses questions alors même que le maire de Pau affirme avec fermeté qu’il ne démissionnera pas de ses fonctions locales. Sait-il déjà que son poste ministériel est très éphémère ?
Depuis quelques semaines, la composition du gouvernement tourne au casse-tête pour l’exécutif. Les tentatives officieuses pour séduire un membre du Parti Socialiste se sont soldées par des échecs retentissants, tandis que la situation à Mayotte, véritable catastrophe sociale et humanitaire, ajoute encore à la lourdeur du contexte. Dans ce brouillard politique, François Bayrou semble davantage préoccupé par son avenir personnel que par le destin national.
“À l’âge de la résolution,” comme certains aiment à le décrire, Bayrou semble préférer consolider ses acquis. Sa prudence, héritée d’une longue expérience politique, le pousse à anticiper une potentielle tempête où son rôle serait marginalisé. Car si les membres du MoDem venaient à se retrouver en difficulté, le président du parti, lui, ne veut visiblement pas risquer son ancrage local.
Le retard ou la lenteur dans la composition du gouvernement est perçu comme un signal inquiétant à l’approche des fêtes de fin d’année. Marine Le Pen et ses alliés voient dans cette hésitation une faiblesse dont ils comptent bien tirer parti. De l’autre côté de l’échiquier, La France Insoumise ne ménage pas ses critiques et poussera sans doute le gouvernement dans ses retranchements.
À l’Assemblée nationale, la coalition présidentielle reste fragile. Si le MoDem venait à montrer des signes de dissidence, les “machinistes”, terme officieux pour désigner les stratèges proches du président Macron, n’hésiteraient pas à asséner un coup fatal en cas de crise majeure. Dans ce jeu complexe, François Bayrou se retrouve au centre d’un dispositif où chaque mouvement est scruté et analysé.
C’est dans ce climat de défiance que François Bayrou prône le retour au cumul des mandats, une mesure perçue par beaucoup comme un “non-sens démocratique” à une époque où les attentes des citoyens penchent vers davantage de transparence et de modernité dans la gestion des affaires publiques. La proposition semble d’autant plus décalée que le Premier ministre lui-même peine à incarner la figure rassembleuse dont le pays a besoin.
“Rien ne va et pourtant le sujet est… le cumul des mandats”, ironisent déjà certains observateurs. En pleine crise budgétaire, face aux enjeux sociaux et politiques du moment, la priorité ne semble pas être celle d’un retour en arrière institutionnel.
François Bayrou, habitué des tempêtes politiques, a souvent montré sa capacité à naviguer dans des eaux troubles. Mais cette fois-ci, les vents contraires paraissent plus violents que jamais. Entre RN, la pression de LFI et les calculs de l’Élysée, Bayrou doit faire preuve de ruse et de sang-froid pour éviter de devenir le symbole de l’impasse politique actuelle.
Est-il encore l’homme de la situation ? Rien n’est moins sûr. À une époque où les Français réclament des solutions concrètes et une vision claire, la figure du maire de Pau peine à inspirer. La question demeure : Bayrou est-il une solution politique ou un problème supplémentaire dans un paysage déjà saturé de défis ?
L’avenir le dira. Mais pour l’heure, l’horizon reste trouble.
GGLP
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