À l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas qui sera élu à la présidence du MEDEF Réunion. Mais à mes yeux, le prochain président ou la prochaine présidente devra être capable d’écouter attentivement. D’entendre ce qui remonte du terrain. De relier les discours aux réalités.
Quand on sait que le tissu économique réunionnais est composé à plus de 90 % de Très Petites Entreprises, il y a lieu de s’interroger sur notre manière de construire une parole économique qui reflète le terrain : qui parle ? au nom de qui ? et pour porter quel récit du territoire ?
Ce sont ces TPE qu’il faut aussi soutenir, valoriser, accompagner pour leur permettre de grandir. Ce sont elles qui créeront de l’emploi durable, pas uniquement les grandes structures déjà établies.
On ne peut pas non plus faire abstraction du dérèglement climatique. Une économie tournée vers l’avenir est une économie qui sait intégrer d’autres indicateurs que la rentabilité pure : durabilité, utilité, sobriété, résilience.
Mais écouter ne suffit pas. Le ou la future présidente devra aussi faire preuve de transparence : rendre compte, fixer des indicateurs, évaluer l’impact des actions engagées, et ajuster en conséquence. C’est ainsi qu’on construit la confiance. Par la méthode, pas seulement par le verbe.
Communicante de métier, je crois qu’un syndicat ne se juge pas seulement à son réseau, mais à sa capacité à fédérer une vision. Un récit qui rassemble. La Réunion a besoin de cap. Pas de clivages.
Parce qu’au fond, l’économie réunionnaise n’attend pas qu’un chef. Elle attend une voix claire, partagée, et surtout ancrée. Une parole qui résonne avec ce que vivent, au quotidien, celles et ceux qui entreprennent ici.
Catherine CLASS
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