Où investir dans le monde d’aujourd’hui ? Les obligations donnent des retours dérisoires, sauf dans les marchés émergents ou en Afrique, où les risques de change sont forts. Les actions américaines¸ boostées par la politique fiscale de Trump et l’essor des valeurs technologies, sont très chères. Les pays émergents sont peu fiables en termes de gouvernance d’entreprise et gouvernance publique. Ne parlons pas de la désunion européenne, qui est en marche…
Dans cet océan d’incertitudes, la petite Ile Maurice se distingue par plusieurs points forts :
- Une devise stable, qui s’est appréciée de 13% au cours des dix dernières années face à l’Euro (soit une moyenne de plus de 1% par an), depuis que le pays s’est ouvert à l’investissement étranger ;
- Des entreprises performantes : le groupe Mauritius Commercial Bank a atteint une capitalisation boursière de MUR 65 milliards (EUR 1.7 milliard), avec 59% de ses profits réalisés hors marché local, et le groupe IBL MUR 35 milliards (EUR 0.9 milliard), en couvrant l’ensemble du tissu économique mauricien ;
- Des Bons du Trésor émis par la Banque de Maurice, qui offrent des taux supérieurs à 3% au-delà de trois mois et jusqu’à 6% sur vingt ans.
La Bourse de Maurice va célébrer en juillet 2019 ses trente ans d’existence, avec une performance absolument remarquable : 11% de retour annuel moyen pour l’indice Semdex, auquel il faut ajouter plus de 3% de dividendes, soit une performance supérieure à 14% par an sur trente ans. Pour rappel, la Bourse de Maurice avait bénéficié il y a trente ans du support technique de la Bourse de Lyon, lors du démarrage de ses opérations. La Bourse de Lyon, comme toutes les bourses régionales en France, a disparu quelques années plus tard, ne laissant aujourd’hui que l’indice Lyon Pole Bourse 40, coté sur le marché Euronext.
Si le Gouvernement mauricien ne tombe pas dans le piège de l’endettement, qui l’obligerait à augmenter les taux d’imposition, l’Ile Maurice a encore de superbes années de développement et de croissance devant elle, pour les raisons suivantes :
- L’industrie sucrière peut trouver de nouveaux débouchés pour son sucre en Asie, par exemple via le géant chinois COFCO ;
- La diversification agricole s’intensifie, avec de nouveaux marchés qui vont s’ouvrir grâce à la fin du « tout sucre » : ananas, bananes, cocos, noix… ;
- L’industrie agro-alimentaire va remplacer le textile, qui ne peut être produit que dans les pays les moins avancés ;
- L’hôtellerie va continuer à progresser, en bénéficiant de conditions rares dans le monde pour prospérer : plages, soleil, main-d’œuvre disponible, tourisme vert & authentique, aéroport international...
- L’immobilier, qui a réellement démarré en 2005 avec les IRS, va devenir un secteur économique majeur, avec des plans d’urbanisation généralement intégrés et harmonieux ;
- La finance va continuer son développement soutenu, Maurice étant un pont réel pour les affaires entre l’Asie et l’Afrique ;
- Suite aux rachats des grands groups de global business par Sanne, SGG et Ocorian, l’externalisation des services va s’accélérer, grâce à une main-d’œuvre éduquée et prête à travailler dans des bureaux;
- L’industrie du cinéma va se développer fortement et devrait employer plusieurs milliers de personnes ;
- Le secteur privé mauricien est entrepreneur et soutenu par des banques solides. Le groupe ENL agit par exemple comme incubateur de projets novateurs, à forte valeur ajoutée
- Les entrepreneurs venus du monde entier pour résider à Maurice apportent leurs idées et leurs réseaux, bénéficiant d’un cadre favorable au développement des entreprises.
La Bourse de Maurice, qui devient de plus en plus une Bourse internationale orientée vers l’Afrique, ne pourra que bénéficier de ces conditions économiques favorables. Le retour ne sera probablement pas de 14% par an mais, en surfant davantage sur la croissance africaine, l’on peut s’attendre à des rendements toujours supérieurs sur le long terme à la moyenne internationale, notamment européenne.
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