La municipalité de Petite-Île regrette vivement la décision du juge des référés du Tribunal administratif de La Réunion, qui suspend l’autorisation environnementale pour l’extension du bassin de baignade de Grande-Anse. “Il est triste de constater que la voix d’un groupuscule prime sur l’intérêt de la population générale”, déplore le maire de la commune, Serge Hoareau, après l’annulation de l’arrêté préfectoral du 9 décembre 2024.
Ce projet, jugé essentiel pour le développement du territoire, avait pour but de réhabiliter et agrandir un bassin construit en 1985 afin d’offrir aux habitants un espace de baignade sécurisé et accessible à tous. “Il répond à une forte demande locale et constitue un atout pour le dynamisme et l’attractivité de notre territoire”, souligne la mairie. Conçu également pour préserver l’écosystème marin, le projet prenait en compte la fragilité des coraux qui s’étaient développés dans le bassin existant et qui souffrent aujourd’hui de l’érosion de l’enrochement artificiel.
Toutefois, l’opposition portée par sept associations – “Agence de recherche pour la biodiversité de la Réunion” (ARBRE), “Vivre activement pour garder un environnement sain” (VAGUES), “Le Taille-Vent”, “Do Moun La Plaine”, “Tran’Sphère Environnement”, “Attac Réunion” et “Vie Océane” – ainsi qu’un particulier, Christophe Barbarini, a conduit à cette suspension, ce que déplore la municipalité. “Cette initiative, menée par quelques individus, prive ainsi nos concitoyens d’un aménagement pensé pour leur bien-être et leur sécurité.”
L’investissement de plus de 5 millions d’euros nécessaire au projet était cofinancé par plusieurs institutions, dont l’Union Européenne et la Région Réunion, à hauteur de 3,5 millions d’euros via le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), ainsi que par le Ministère de l’Outre-Mer avec une participation de 1,928 million d’euros via le Fonds Exceptionnel d’Investissement (FEI). “Cette action met donc en péril près de 5 millions d’euros de financements déjà notifiés par le FEI, FEDER et la Région Réunion, essentiels à la réalisation du projet”, insiste la mairie, soulignant également l’impact économique pour les entreprises du secteur du BTP en période de crise.
“Le fait de ne pas prendre en compte ces éléments reflète une tendance préoccupante où certains groupuscules remettent en question un projet pourtant aligné avec l’intérêt général, porteur d’une véritable dimension humaine ainsi qu’écologique, et plébiscité par une large majorité”, affirme le maire. Il regrette ainsi les conséquences de cette décision sur l’aménagement du territoire, l’emploi local et le développement économique de Petite-Île. La municipalité exprime néanmoins sa gratitude envers les soutiens du projet et assure que ce dernier n’est pas définitivement abandonné. “Nous allons analyser cette décision et informerons nos concitoyens des suites données à ce projet. Celui-ci n’est pas encore à ranger aux oubliettes.”
Après plus de sept ans d’études environnementales, l’extension du bassin devait permettre d’augmenter sa superficie de 3 500 à 6 400 m². Outre la sécurisation de la baignade et la préservation du corail, le projet prévoyait la création d’une zone d’apprentissage de la nage ainsi que la construction d’un poste de surveillance et de secours, intégrant un espace pour les personnes à mobilité réduite. “Consciente des enjeux écologiques, la municipalité a tenu à faire de la préservation de l’environnement naturel du site une priorité absolue”, rappelle-t-elle, en précisant que des mesures avaient été mises en place pour minimiser les impacts sur les écosystèmes marins et terrestres.
Le projet d’extension du bassin de Grande-Anse reste donc en suspens, mais la mairie de Petite-Île ne semble pas prête à baisser les bras.
Memento.fr
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