Le projet d’agrandissement du bassin de baignade de Grande-Anse, à Petite-Île, vient de subir un sérieux revers. Le juge des référés du tribunal administratif a en effet décidé de suspendre l’autorisation environnementale délivrée par la préfecture, estimant que l’impact écologique du projet était trop important.
Selon le communiqué officiel, “par un arrêté du 9 décembre 2024, le préfet de La Réunion a délivré, à la demande de la commune de Petite-Île, une autorisation environnementale portant sur le projet d’extension du bassin de baignade de Grande-Anse”. Mais cette décision a été contestée début février par plusieurs associations et un particulier, qui ont saisi la justice en urgence.
Le juge des référés a examiné l’affaire sous l’angle du droit environnemental et a rappelé que “le projet d’aménagement en cause consiste principalement à réaliser un important bassin de baignade de 6 400 m² créé par extension du bassin d’origine de 3 500 m² au moyen d’enrochements réalisés en mer”. Or, ces travaux impliqueraient la destruction de 114 m² de coraux, sur les 451 m² recensés dans la zone, un impact non négligeable sur un récif abritant “47 espèces différentes” et caractérisé par un “intérêt considérable au niveau de la biodiversité”.
La justice a ainsi estimé que cette atteinte environnementale constituait une perte nette de biodiversité et que “les mesures de compensation envisagées étaient insuffisantes dès lors qu’elles ne permettaient pas d’assurer la régénération du corail”. En conséquence, le juge a suspendu l’autorisation environnementale.
Cette décision n’est cependant qu’une étape. “Le tribunal administratif devra encore se prononcer au fond sur la demande d’annulation de l’autorisation environnementale”, précise le communiqué. Une bataille juridique qui s’annonce déterminante pour l’avenir de ce projet controversé.
Memento.fr
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