Quand Elon Musk tweete, les marchés financiers réagissent. Le patron de Tesla a prouvé à maintes reprises que son activité sur les réseaux sociaux pouvait avoir une influence sur les cours boursiers. Condamné par la justice en 2018 pour avoir manipulé le cours de l'action Tesla, Elon Musk est régulièrement accusé d’utiliser les messages publiés sur son compte Twitter pour faire grimper ou baisser la valeur de certaines cryptomonnaies.
Récemment, les tergiversations du milliardaire américain autour du rachat de Twitter ont affecté le cours de la plateforme. Lorsqu'il a annoncé son intention de racheter le réseau social pour 44 milliards de dollars le 14 avril 2022, l'action Twitter s'est envolée à plus de 50 dollars, soit son plus haut niveau depuis la baisse générale des valeurs technologiques qui avait débuté fin 2021. Après les hésitations d'Elon Musk et la mise en pause du processus d'acquisition courant mai, l'action du réseau social a ensuite dégringolé - entraînant également avec elle par moments l'action Tesla, comme le montre le graphique.
Si les valeurs technologiques sont en général davantage sujettes aux fluctuations, certaines des évolutions récentes du cours des actions Twitter et Tesla peuvent être reliées à des moments précis du feuilleton de ce rachat avorté, qui risque maintenant de se terminer par une procédure judiciaire pour Elon Musk. Par exemple, lorsqu'il a annoncé qu'il mettait le rachat en pause en raison de préoccupations concernant le nombre de faux comptes sur la plateforme, le cours de l'action Twitter a chuté de 45 à 37 dollars entre le 12 et le 18 mai. Dans le même temps, l'action Tesla est passée de 728 à 709 dollars. Quand l'entrepreneur américain a annoncé son intention d'annuler l'accord le 8 juillet, les actions de son entreprise ont dégringolé de 752 à 699 dollars en trois jours, tandis que le cours du réseau social est descendu à 34 dollars.
Bien que le constructeur de voitures électriques a atteint la rentabilité - hors ventes de crédits-carbone - pour la première fois en 2021, ses pratiques commerciales et sa position sur le marché sont de plus en plus contestées. Alors que Tesla détenait toujours une part de marché de plus de 13 % sur le marché des véhicules 100 % électriques au premier semestre 2022, ses concurrents SAIC, BYD et Volkswagen comblent leur retard à un rythme rapide. En juin, le patron de Tesla a également fait la une des journaux pour avoir annoncé le licenciement de 10 % de ses employés dans le contexte de ralentissement économique actuel, qui contraint plusieurs entreprises à réduire leurs effectifs. Il est aussi pointé du doigt pour avoir sous-payé les travailleurs de son usine en Allemagne, où il rencontre actuellement des problèmes pour embaucher suite aux conflits qui s'enchaînent avec ses salariés.
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