La présidente de Région, Huguette Bello, a participé ce mardi 18 novembre au Forum des Régions ultrapériphériques (RUP), organisé au siège de la Commission européenne à Bruxelles. Ce rendez-vous de haut niveau s’est tenu en présence de Raffaele Fitto, vice-président exécutif de la Commission chargé de la cohésion et des réformes, de trois commissaires européens (agriculture, pêche et océans, transports et tourisme durable), de Younous Omarjee, vice-président du Parlement européen, ainsi que de représentants des gouvernements français, espagnol et portugais.
Dans un contexte marqué par les discussions autour du prochain cadre financier pluriannuel 2028-2034, les RUP expriment de vives préoccupations quant aux orientations envisagées, notamment la remise en cause de la gouvernance régionale et la baisse des fonds destinés aux politiques territoriales différenciées.
Les interventions des participants ont convergé vers une même vision : rappeler la contribution des RUP à l’Union européenne et l’importance de garantir un cadre tenant pleinement compte de leurs spécificités, conformément à l’article 349 du Traité sur le fonctionnement de l’Union. Younous Omarjee a souligné que « ce forum de haut niveau ainsi que la future stratégie pour les RUP sont l’occasion de renouveler l’approche sur les RUP pour mieux saisir les opportunités dans un monde nouveau », ajoutant que « la politique de cohésion est très importante pour les RUP. Toute tentative de sa dénaturation n’est pas une option ».
Les débats ont mis en évidence trois enjeux principaux : l’élaboration du futur cadre financier pluriannuel, les opportunités offertes par les programmes sectoriels relevant d’autres piliers que celui de la cohésion, et l’adaptation des normes et réglementations dans le cadre de la démarche « omnibus ».
Huguette Bello, aux côtés des présidents des RUP, a fait part de son inquiétude concernant la nouvelle architecture budgétaire. « Une des principales lacunes de la prochaine architecture du futur budget européen, c’est le risque de disparition sinon d’affaiblissement de l’échelon régional. La renationalisation de la gestion des fonds européens serait une entrave majeure aux perspectives d’un développement économique et social de nos territoires », a-t-elle déclaré. Elle a également alerté sur le risque que « sous couvert de simplification, nos particularités et nos spécificités pourraient être effacées », rappelant que la préservation du dispositif POSEI constitue un enjeu crucial.
Ces inquiétudes figurent dans la déclaration adoptée par la Conférence des Présidents des RUP et remise à Raffaele Fitto. Celui-ci a insisté sur la nécessité de renforcer le dialogue entre Commission européenne, Parlement, États membres et Régions, estimant que cette approche intégrée est indispensable.
La nouvelle stratégie pour les RUP, attendue en avril 2026, devrait ouvrir une nouvelle étape décisive pour l’avenir de ces territoires au sein de l’Union. Mais à court terme, c’est la bataille autour du futur cadre financier pluriannuel qui mobilise les acteurs et conditionnera leur capacité à défendre leurs intérêts et leurs spécificités.
memento.fr

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