Une conférence de presse organisée le 12 décembre a porté sur l’adoption par l’Assemblée nationale d’un amendement ouvrant la voie à un plan national de prévention du SAF/TCAF, inspiré du modèle mis en place à La Réunion. Cette adoption intervient à l’approche d’un projet de loi annoncé comme devant être déposé prochainement. Dans ce contexte, La Réunion devient un territoire de référence observé par les décideurs nationaux.
Lors de cette rencontre, des mères accompagnées par SAF France ont pris la parole en affichant un message appelant à la poursuite de leur accompagnement. Elles ont souligné que leur stabilité, ainsi que celle de leurs enfants, dépend du dispositif du Cœur de Réseau, présenté comme un dispositif unique en France. « Nous ne pouvons plus être abandonnées », ont-elles indiqué.
Le Dr Denis Lamblin, président de SAF France, a dressé un bilan des actions menées à La Réunion en 2025. Il a notamment évoqué la généralisation de la prévention scolaire et grand public, l’organisation de 20 actions grand public SAFTHON au cours de l’année, la diminution par quatre des consommations d’alcool pendant la grossesse et la réduction du nombre d’enfants touchés, attribuée à une coordination entre la préfecture, le Centre de ressources TCAF, le Département, la CAF, les associations et le soutien du secteur privé. Il a toutefois souligné la persistance d’une fragilité du dispositif, en indiquant que certaines femmes restent particulièrement vulnérables.
Martine Ribaira et Amanda Dijoux ont rappelé le rôle du Cœur de Réseau dans le repérage, l’accompagnement et la protection des femmes les plus vulnérables. Elles ont insisté sur la nécessité de sécuriser ce dispositif alors qu’il est appelé à servir de référence nationale dans le cadre de l’élaboration du futur projet de loi sur la prévention de l’alcoolisation fœtale.
Au cours de l’année 2025, SAF France indique avoir mené plusieurs actions, comprenant des rencontres ministérielles, des échanges avec les députées Perrine Goulet et Béatrice Piron, un travail de soutien à la proposition de résolution 646 et des démarches auprès de parlementaires. Le vote de l’amendement dans le cadre du PLFSS est présenté comme une avancée, tout en étant considéré comme une première étape.
La situation nationale a également été évoquée. En Île-de-France, 38 % des femmes enceintes déclarent poursuivre une consommation d’alcool. En l’absence de dispositifs de proximité comparables à celui existant à La Réunion, de nombreuses familles ne bénéficient pas d’un accompagnement spécifique.
Pour les années à venir, SAF France appelle à renforcer et sécuriser le Cœur de Réseau, à pérenniser la prévention dans les écoles, à stabiliser les financements des équipes, à poursuivre le déploiement du dispositif en Île-de-France et à préparer la mise en œuvre opérationnelle du futur plan national dès l’adoption de la loi. L’association estime que la consolidation du modèle réunionnais conditionnera sa capacité à servir de référence dans le cadre du futur projet législatif.
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