Le Komité Pangar !, association locale engagée, interpelle le ministre des Outre-mer à travers une lettre ouverte demandant la révision de l’arrêté interministériel du 12 mars 2025 relatif à la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle après le passage du cyclone Garance. Selon l’association, le classement actuel ne reflète pas l’ampleur des dégâts subis par l’ensemble des communes de l’île et prive injustement une grande partie de la population des indemnisations nécessaires.
“Le 28 février 2025, le cyclone Garance a frappé notre île avec une violence inédite, causant des pertes humaines tragiques et des destructions matérielles considérables.” Si l’arrêté ministériel reconnaît bien l’état de catastrophe naturelle pour les 24 communes de La Réunion, seules Sainte-Marie et Sainte-Rose ont été classées sous le régime des “vents cycloniques”, alors que les 22 autres communes ne bénéficient que de la reconnaissance des “inondations et coulées de boue”.
Une distinction que le Komité Pangar juge “stupéfiante et incompréhensible”, au regard de la violence des rafales qui ont dépassé 200 km/h et des précipitations qui ont atteint 400 mm dans certaines zones. L’association dénonce une sous-évaluation des dommages subis par de nombreuses habitations, infrastructures et exploitations agricoles.
Au-delà du simple classement administratif, cette distinction a des conséquences lourdes pour les sinistrés. “Les agriculteurs, TPE et PME dépendent directement de la classification en état de catastrophe naturelle des ‘vents cycloniques’ afin de bénéficier, dans des délais réglementés, de dédommagement ou d’indemnisation suite à cette épreuve.” En d’autres termes, la reconnaissance partielle prive certaines entreprises et exploitations des aides cruciales pour leur reconstruction.
Le Komité Pangar alerte également sur la nécessité de revoir en profondeur les plans de prévention des risques et les normes de construction, jugées aujourd’hui “inadéquates face aux réalités du changement climatique”.
Face à cette situation, l’association réclame une révision urgente de l’arrêté ministériel afin que toutes les communes affectées par les vents cycloniques puissent bénéficier d’une indemnisation équitable. “Nous estimons que le soutien de l’État ne saurait être partiel ni inéquitable lorsque des populations entières sont plongées dans la détresse.”
Au-delà de cette demande immédiate, le Komité Pangar souligne la nécessité de repenser les normes françaises en matière de gestion des catastrophes naturelles en Outre-mer. “Les règlements doivent nécessairement être adaptés pour notre territoire insulaire éloigné de la France hexagonale, afin que cesse l’infantilisation des territoires ultra-marins.”
Dans l’attente d’une réponse du gouvernement, l’association maintient la pression pour que l’État prenne pleinement en compte les réalités climatiques et économiques propres à La Réunion.
Memento.fr
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