Après neuf années passées à la tête du MEDEF Réunion, Didier Fauchard a annoncé qu’il ne se représenterait pas pour un quatrième mandat. Dans une lettre adressée aux adhérents, il revient sur son parcours, marqué par des crises inédites et des transformations profondes de l’organisation patronale locale.
“C’est avec un mélange de profonde gratitude et d’émotion que je m’adresse à vous, pour vous annoncer que je ne briguerai pas un nouveau mandat, arrivant au terme de mon 3? cette année.” C’est ainsi que Didier Fauchard a officialisé sa décision de quitter la présidence du MEDEF Réunion. Un choix mûrement réfléchi, après un mandat durant lequel il a dû naviguer entre crises économiques, sociales et climatiques.
De la crise des gilets jaunes à la pandémie de COVID-19, en passant par les cyclones BELAL et GARANCE, le président sortant souligne le contexte particulièrement instable qu’il a dû affronter. “Crises inédites, auxquelles il a fallu s’adapter, inventer, anticiper, en n’ayant ni repères ni précédents.” En parallèle, la conjoncture économique locale s’est dégradée, avec une hausse du fret et des matières premières, une inflation galopante et un secteur du BTP en panne.
Malgré ces turbulences, Didier Fauchard estime avoir réussi à positionner le MEDEF Réunion comme un acteur incontournable du dialogue économique et politique. “Des années intenses, que j’ai pris plaisir à traverser à vos côtés, des réussites et des défaites, mais une fierté, celle d’avoir placé l’entreprise au cœur du débat, et que notre organisation soit devenue le référent et l’interlocuteur privilégié des interlocuteurs publics et politiques.”
Tout au long de son mandat, il s’est attaché à ne pas opposer les secteurs économiques, mais à arbitrer ensemble les décisions et à concilier les intérêts des TPE comme des grands groupes. Il a œuvré pour faire du MEDEF Réunion un référent économique de premier plan auprès des pouvoirs publics et du monde politique, convaincu que l’organisation patronale devait être forte et représentative pour peser dans les débats. Il a également voulu ancrer l’entreprise dans son territoire, en insistant sur son rôle au-delà de la seule création d’emplois et de valeur ajoutée. Pour lui, l’entreprise est un acteur clé du vivre ensemble, de la solidarité et de l’insertion, tout en étant un levier important de la transition écologique et digitale. Il souligne aussi l’importance de l’implication des entreprises dans le rayonnement de l’île.
Sous sa présidence, le MEDEF Réunion a connu des transformations internes, avec notamment la mise en place d’une charte éthique et d’un comité dédié pour améliorer la transparence de l’organisation. Didier Fauchard cite également l’étude MEDEF 4 EVER et les révisions statutaires, destinées à mieux refléter le tissu économique local.
Vers une nouvelle présidence
L’élection du successeur de Didier Fauchard se tiendra le 19 juin, lors d’un vote électronique à l’occasion de l’Assemblée générale du MEDEF Réunion. D’ici là, il espère que la dynamique amorcée perdurera, malgré un contexte toujours incertain. “Dans ce contexte mouvant, anxiogène, sur lequel on n’a pas ou peu de prise : il faut un roc, une stabilité, une référence à laquelle s’accrocher pour nos entreprises.”
Didier Fauchard conclut en adressant un message d’encouragement à son futur successeur, rappelant que ce mandat requiert “humilité, écoute active, capacité à comprendre les dossiers, sens de l’équilibre, forte disponibilité mais surtout et avant tout humanité.”
Une page se tourne pour le patronat réunionnais, mais l’horizon reste à construire pour la prochaine équipe dirigeante.
Memento.fr
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