Depuis le début de l’année 2025, 19 cas de leptospirose ont été déclarés à l’ARS La Réunion. Cette maladie, causée par des bactéries présentes dans l’eau et la boue contaminées par l’urine d’animaux infectés, représente un risque accru en période de fortes pluies. Après le passage du cyclone Garance, les autorités sanitaires alertent sur une possible augmentation des contaminations et appellent la population à la prudence.
“Cette année, le démarrage de la recrudescence saisonnière de leptospirose est plus tardif et moins élevé que les années précédentes : entre le 1er janvier et le 11 mars, 19 cas ont été déclarés à l’ARS (contre 97 cas en 2024, pour la même période).” Toutefois, les récentes précipitations et les inondations pourraient inverser cette tendance dans les semaines à venir.
Le Sud de l’île est particulièrement touché, avec 9 cas recensés, tandis que les régions Est, Nord et Ouest comptabilisent entre 3 et 4 cas chacune. Les hommes représentent la majorité des malades, avec un âge médian de 50 ans. Parmi les activités à risque les plus fréquemment rapportées figurent le jardinage, le maraîchage, les travaux agricoles, le nettoyage des cours et bâtiments, ainsi que les loisirs en eau douce. Une grande partie des personnes infectées ne portaient pas de protection adéquate, exposant leurs plaies non couvertes à l’eau contaminée.
Des précautions essentielles pour limiter les risques
L’ARS rappelle que la leptospirose est une maladie grave, qui peut entraîner une hospitalisation, voire un décès si elle n’est pas traitée à temps. La bactérie pénètre dans l’organisme par la peau en cas de lésions ou par les muqueuses (bouche, nez, yeux). “En cas de symptômes (fièvre élevée d’apparition brutale, grande fatigue, douleurs musculaires, articulaires, abdominales, nausées, vomissements, forts maux de tête), il est primordial de consulter rapidement son médecin et de l’informer des activités à risques pratiquées dans les trois semaines précédentes.”
Pour prévenir l’infection, plusieurs mesures de protection doivent être adoptées. Il est essentiel de porter des équipements adaptés (gants, bottes, lunettes) lors des travaux de jardinage, de nettoyage ou d’élevage. Il est fortement déconseillé de marcher pieds nus ou en savates sur des sols boueux ou dans des eaux stagnantes. Il est également recommandé de protéger ses plaies avec des pansements étanches et de les désinfecter immédiatement après une exposition potentielle.
Un entretien rigoureux de son environnement est aussi nécessaire. L’ARS préconise d’éliminer les encombrants et les déchets qui favorisent la prolifération des rongeurs, principaux vecteurs de la maladie. Il convient aussi de s’assurer que les aliments destinés aux volailles ou aux animaux domestiques ne soient pas accessibles aux nuisibles.
Enfin, les autorités sanitaires insistent sur l’importance de respecter les interdictions de baignade dans les zones à risque et de reporter toute activité de loisirs en eau douce si l’eau est trouble. Pour les professionnels exposés ou les personnes pratiquant régulièrement des activités à risque, la vaccination contre la leptospirose peut être envisagée après évaluation médicale.
Avec le retour des précipitations et l’accumulation d’eaux stagnantes, les conditions actuelles sont propices à la survie des bactéries responsables de la leptospirose. “Même si la moitié des cas est recensée dans le Sud, toute l’île est concernée par la leptospirose.” L’ARS insiste sur la nécessité d’adopter des comportements préventifs afin d’éviter une recrudescence des cas.
Depuis août 2023, la leptospirose est une maladie à déclaration obligatoire. L’ARS propose aux patients de réaliser une enquête environnementale à domicile afin d’identifier les sources potentielles de contamination et les activités à risque pratiquées.
Plus d’informations sur la maladie et les moyens de prévention sont disponibles sur le site de l’ARS La Réunion.
Memento.fr
0 COMMENTAIRE(S)