“Démission !”, “Tu racontes des salades”, “De l’eau, de l’eau, de l’eau” : Emmanuel Macron a été vivement pris à partie et hué jeudi soir, à la fin de sa première journée à Mayotte, par des habitants exaspérés. À leurs critiques, il a répondu : “C’est pas moi le cyclone.”
Une foule de plusieurs centaines de personnes l’attendait à la tombée de la nuit à un rond-point de Pamandzi, sur l’île de Petite-Terre, en face de Mamoudzou, le chef-lieu de l’archipel français de l’océan Indien. La région a été ravagée samedi par le cyclone Chido.
“Macron démission !”, scandaient des jeunes, rejoints par plusieurs mères de famille. La colère était palpable.
“Est-ce qu’on devait attendre le cyclone pour votre présence ? On en a marre”, s’emporte un jeune homme. “Demain, toi tu repars, et nous on galère !” renchérit un autre.
Le chef de l’État tente d’expliquer les mesures annoncées tout au long de la journée pour accélérer le retour à la normale, mais il peine à se faire entendre, constamment interrompu.
“Eh, mais vous m’écoutez ?”, s’agace-t-il. “Est-ce que vous voulez que j’essaie de vous expliquer un peu ce qu’on fait ?”
“Non, tu racontes des salades”, rétorque un manifestant.
“Si je racontais des salades, je ne serais pas là”, répond le président. “J’aurais pu aller me planquer, mais je suis là parmi vous !”
Macron réitère que les distributions d’eau en bouteille et de nourriture atteindront toutes les communes de l’archipel d’ici dimanche. “Des sardines et de l’eau, c’est quoi ça ?”, lui lance-t-on, en référence à l’aide alimentaire distribuée jusqu’à présent.
Dans la cacophonie et le brouhaha ambiant, Emmanuel Macron saisit un micro pour tenter de calmer les invectives et se faire entendre. Un homme traduit ses paroles en mahorais… mais les huées redoublent.
“C’est insupportable ce que vous vivez depuis six jours, mais ce n’est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable !” lâche finalement le président, visiblement agacé.
Il affirme que parmi la foule se trouvent “des militants politiques” : “Ça ne m’a pas échappé, je ne suis pas un lapin de six semaines.”
“Moi, je ne suis pas là pour faire de la politique”, assure-t-il, tout en concédant : “Je suis là pour prendre un peu de la colère, parce que c’est mon rôle et ma fonction.”
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