Alors que 5 300 jeunes Réunionnais pourraient perdre tout accompagnement en 2026, la Ville de Saint-Denis alerte sur les conséquences de la baisse de 13 % des financements prévus pour les Missions Locales. Pour la municipalité, l’enjeu dépasse la seule question budgétaire : il est « social et humain ». L’accompagnement des jeunes constitue souvent le dernier soutien avant la rupture, et sa fragilisation menacerait directement les politiques d’insertion dans les territoires ultramarins, en particulier à La Réunion.
Tandis qu’une mobilisation se déroulait devant la préfecture à Saint-Denis, une délégation d’élu.e.s de la Ville, conduite par la maire Ericka Bareigts, s’est rassemblée devant les grilles de l’Assemblée nationale. Elle était accompagnée du député Philippe Naillet, de la sénatrice Audrey Bélim, du président de l’Union nationale des Missions Locales et de représentants de l’Insertion par l’activité économique.
En déplacement pour le Congrès des maires, Ericka Bareigts a rappelé les réalités auxquelles font face de nombreux jeunes Réunionnais : chômage élevé, mobilité limitée, ruptures familiales, manque de qualifications. « Nous avons une immense richesse. Accompagner ce n’est pas seulement orienter, c’est prendre le temps de comprendre la vie d’un jeune. C’est un travail humain et professionnel que l’on ne peut sacrifier », a-t-elle déclaré, estimant que « faire des économies sur le dos de la jeunesse n’a aucun sens ».
Chaque année, près de 12 000 jeunes sont suivis par la Mission Locale Nord. Une partie importante d’entre eux pourrait se retrouver sans solution en cas de réduction des financements. La maire rappelle que « dans les Outre-mer, près de 70 % de la jeunesse est confrontée au chômage ou à la précarité » et que pour beaucoup, « les Missions Locales sont le dernier appui avant la rupture ».
Ces structures assurent un accompagnement global, humain et de proximité, essentiel pour éviter les décrochages et faciliter l’accès à l’emploi. Face aux fragilités structurelles du territoire, Ericka Bareigts appelle à garantir des moyens adaptés pour maintenir un accompagnement efficace et durable. « Soutenir la jeunesse, c’est investir dans l’avenir », a-t-elle conclu.
Les élu.e.s de Saint-Denis indiquent rester mobilisés tout au long du Congrès des maires afin de défendre l’avenir des jeunes Réunionnais et porter la voix dionysienne auprès des institutions nationales.
memento.fr

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