Profitant de la visite d’Emmanuel Macron à La Réunion, Cyrille Melchior, président du Conseil départemental, a formulé une proposition ambitieuse : la création d’un Centre de recherche en sciences sociales et anthropologiques appliquées aux épidémies émergentes, tel que le chikungunya.
"Intégré au Réseau Anthropologique des Épidémies Émergentes (RAEE), ce centre viendrait compléter l’expertise biomédicale existante sur le territoire, précise Cyrille Melchior. L’objectif est de mieux comprendre les dynamiques sociales, culturelles et environnementales favorisant l’émergence et la propagation des maladies infectieuses. Ce centre permettrait ainsi de positionner La Réunion comme un pôle stratégique dans l’axe indopacifique, en devenant une « Station S » – pour Santé – de référence."
Le chef de l’État s’est montré fortement intéressé par le projet, qui s’inscrit dans sa vision pour l’île : "faire de La Réunion un laboratoire de la transition entre puissance maritime et puissance environnementale, et incarner la France Océanique dans toute sa dimension." Pour Cyrille Melchior, l’enjeu est aussi géopolitique : "Il renforcerait le rôle des Outre-mer dans la diplomatie scientifique française, en contribuant à écrire une nouvelle page du récit national – celui d’une République protectrice, innovante et ouverte sur le monde."
Elisabeth Claverie de Saint-Martin, présidente directrice générale du CIRAD, a salué cette "belle opportunité", y voyant un levier de formation, d’expertise et d’appui aux politiques publiques de santé, en lien avec la stratégie européenne Global Gateway.
Le centre travaillerait en synergie avec le CRVOI, les universités, les hôpitaux, et des partenaires régionaux (Afrique de l’Est, Inde, Australie, Madagascar, Nouvelle-Calédonie), mais aussi avec de grandes institutions internationales telles que l’OMS, l’INSERM, l’ANRS ou Santé publique France. Une lettre détaillant cette initiative a été remise au Président de la République, au ministre des Outre-mer, au ministre de la Santé, au préfet de La Réunion et au directeur de l’ARS, tous présents lors de la réunion du 22 avril à Saint-Benoît. Un projet à fort potentiel, au croisement de la recherche, de la coopération régionale et de la diplomatie sanitaire.
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