La Guadeloupe est un des points chauds de la biodiversité mondiale : c’est une zone de la planète caractérisée à la fois par un taux élevé d’endémisme – 12 % des espèces des groupes évalués ne sont présentes nulle part ailleurs sur Terre – et par des menaces fortes pesant sur sa biodiversité : destruction et dégradation des habitats, pesticides, chasse et braconnage, enchevêtrement des tortues et mammifères marins dans les filets de pêche, pression des espèces exotiques envahissantes, etc.
Pour la première fois, le degré de menace pesant sur la faune de Guadeloupe a été évalué. L’état des lieux a porté sur tous les vertébrés sauf les poissons marins (mammifères, oiseaux, reptiles terrestres, tortues marines, amphibiens et poissons d’eau douce), ainsi que sur de nombreux invertébrés (macro-crustacés d’eau douce, mollusques terrestres et d’eau douce, libellules et demoiselles, papillons de jour, abeilles, mantes, phasmes et coléoptères longicornes et scarabéoïdes).
L’état des lieux portant sur 574 espèces de la faune mené dans le cadre de la Liste rouge nationale montre que près de 15 % d’entre elles sont menacées et que 16 espèces ont déjà disparu. Ces résultats ont été établis par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), grâce à la mobilisation de naturalistes et de scientifiques spécialistes de la faune guadeloupéenne.
L’état des lieux fait également apparaître un nombre significatif d’extinctions survenues au cours des cinq derniers siècles. Quatre espèces de reptiles et trois espèces d’oiseaux de Guadeloupe sont désormais éteintes à l’échelle mondiale, parmi lesquelles le Perroquet de Guadeloupe autrefois endémique. C’est aussi le cas d’un escargot nommé Cyclostome de Guadeloupe et du Phoque moine des Caraïbes, définitivement disparus.
Face à ces défis, des mesures de protection des espèces ont été mises en place, des milieux naturels terrestres et marins bénéficient désormais d’aires protégées et des programmes de conservation ont été déployés. Il apparaît toutefois essentiel de renforcer ces actions pour enrayer les pressions, améliorer la préservation des habitats naturels et restaurer les espèces les plus menacées pour éviter leur disparition. Les résultats de la Liste rouge contribuent à identifier les priorités et permettront d’orienter les stratégies de connaissance et de conservation, pour sauvegarder le patrimoine naturel exceptionnel et remarquable de la Guadeloupe.
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