Entre 2013 et 2022, l’île de La Réunion a vu son espace urbanisé croître de 11 %, soit un rythme deux fois plus soutenu que dans l’Hexagone. "L’équivalent d’un terrain de handball disparaît toutes les 3 heures sur l’île sur cette période, soit 240 hectares en moyenne par an", indique l’Insee dans sa dernière publication (Insee Analyses Réunion n°100).
Cette forte consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers est principalement liée aux besoins en logements. La croissance démographique locale, combinée à l’évolution des modes de cohabitation — ménages plus nombreux et plus petits — crée une demande continue. "La population continue d’augmenter et les modes de cohabitation évoluent, avec des ménages de plus en plus nombreux et petits", explique l’étude.
Si la pression reste importante, des signes de ralentissement émergent. La consommation moyenne annuelle est passée de 285 hectares entre 2013 et 2018 à 180 hectares entre 2019 et 2022. Ce repli s’explique par des formes d’urbanisation plus sobres : "La construction d’appartements plutôt que de maisons, ainsi que la densification de l’habitat dans des zones déjà urbanisées, modèrent toutefois cette consommation d’espaces."
Les besoins en logement restent dominants, avec en moyenne +5 200 nouvelles résidences principales par an entre 2013 et 2021, mais les autres usages du sol ne sont pas en reste. "Le développement de l’activité économique engendre également la disparition d’espaces naturels, agricoles et forestiers", avec des terrains mobilisés pour des infrastructures telles que "stades, écoles, centres commerciaux, centrales photovoltaïques".
En moyenne, 39 hectares par an sont ainsi consommés pour l’activité économique. La Réunion reste malgré tout parmi les régions françaises où "la consommation d’espaces est la plus optimisée", notamment grâce à une meilleure densité des constructions.
memento.fr
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