Lors d’un déplacement au centre pénitentiaire de Paris-La Santé, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a annoncé un plan national de sécurisation des prisons, doté de 29 millions d’euros, destiné à lutter contre l’entrée d’objets illicites et à endiguer les communications clandestines en détention. Cette opération, menée dans six premiers établissements, vise à renforcer l’étanchéité des sites et à limiter les activités criminelles organisées depuis les cellules.
Le dispositif finance une série d’interventions techniques. Une enveloppe de 1,05 million d’euros sera consacrée à l’installation de systèmes anti-drones visant à empêcher la livraison d’objets illicites. Parallèlement, 6,4 millions d’euros permettront de déployer de nouveaux brouilleurs destinés à bloquer les communications téléphoniques et les connexions internet non autorisées. L’entrée des établissements sera renforcée grâce à 1,7 million d’euros investis dans des portiques à ondes millimétriques capables de détecter les objets dissimulés sur les personnes. À ces mesures s’ajoutent 780 000 euros pour l’acquisition de nouveaux tunnels à rayons X, destinés à améliorer le contrôle des bagages.
Le plan inclut également 4,43 millions d’euros pour renforcer les caillebotis aux fenêtres des cellules, afin d’empêcher la transmission ou la récupération d’objets via les façades. Pour la sécurité des personnels, 1,3 million d’euros seront consacrés à l’achat d’équipements de protection et d’intervention. Par ailleurs, 1,2 million d’euros financeront des solutions destinées à couvrir certaines cours de promenade et à limiter les projections d’objets vers l’intérieur des établissements. Enfin, 10 millions d’euros seront fléchés vers le renforcement de la sécurité passive des bâtiments, incluant la vidéosurveillance, les protections périmétriques, les murs d’enceinte ou les dispositifs de dissuasion.
Cette annonce s’inscrit dans une stratégie plus large engagée depuis l’arrivée du ministre à la Chancellerie. Le Gouvernement a récemment mis en service une première prison de haute sécurité à Vendin-le-Vieil, construite en six mois, suivie par une seconde à Condé-sur-Sarthe. D’autres structures de même nature ouvriront à Réau en juin 2026, puis à Valence, Aix-en-Provence et Saint-Laurent-du-Maroni. En parallèle, la construction de prisons modulaires livrables en dix-huit mois doit permettre la création de 3 000 places supplémentaires, la première étant attendue à Troyes-Lavau à l’automne 2026. Des circulaires ont également été diffusées pour encadrer plus strictement les permissions de sortir et les activités proposées en détention, afin d’assurer qu’elles s’inscrivent dans une logique de réinsertion et garantissent la sécurité publique.
La maison d’arrêt de Dijon figure parmi les établissements prioritaires dans ce plan et bénéficiera d’un investissement total de 6,34 millions d’euros. Le site verra l’installation d’un dispositif anti-drones pour 350 000 euros, un renforcement du brouillage téléphonique pour 3 millions d’euros, un portique à ondes millimétriques pour 280 000 euros, ainsi que la pose de caillebotis renforcés pour 162 000 euros. S’y ajoutent 120 000 euros pour de nouveaux tunnels à rayons X, 200 000 euros pour l’amélioration de la protection et de l’armement des agents, 1,2 million d’euros pour la couverture des cours de promenade, et l’achat de douze détecteurs mobiles pour 300 000 euros.
memento.fr

0 COMMENTAIRE(S)