La pêche bichiques est autorisée à La Réunion du 1er septembre à fin février : compte tenu de la dégradation de l’état de conservation de la population, leur pêche est donc interdite du 1er mars au 31 août inclus. Depuis la clôture de la période de pêche, il n’est donc plus possible de pêcher les bichiques et la police de l’environnement a d’ores et déjà effectué des contrôles sur les cours d’eau réunionnais.
Plus de 200 kilos de bichiques ont ainsi été saisis depuis le début du mois, pour une valeur supérieure à 20 000 euros.
Au début du mois, deux pêcheurs avaient été contrôlés pour pêche illégale de bichiques. Leurs vouves (instrument de pêche) avaient été saisies et les 3,5 kilos de poissons pêchés, relâchés en milieu naturel.
Récemment, les inspecteurs de l’environnement ont été alertés de nouveaux faits de braconnage à l’embouchure de la Rivière du Mât. Appuyés par la gendarmerie nationale, ils ont découvert à bord d’un véhicule plus de 190 kilos de bichiques. Le même jour, à la rivière Sainte-Suzanne, 6 pêcheurs ont été reconnus en infraction et 14 vouves ont également fait l’objet d’une saisie.
Le service départemental de l’office français de la biodiversité* rappelle que ces prélèvements, en dehors de la période autorisée, sont considérés comme des actes de braconnage. D’après le Code rural et de la pêche maritime, les pêcheurs risquent jusqu’à 22 500 euros d’amende, ainsi que la confiscation des engins de pêche et véhicules ayant servi à l’infraction. En dehors de la période d’ouverture, il est interdit de détenir, transporter, pêcher, vendre ou acheter en connaissance de cause des bichiques à La Réunion.
La période de quiétude, du 1er mars au 31 août, est une phase importante pour le cycle de reproduction des bichiques (Sicyoptérus lagocephalus).
Pendant cette période les alevins remontent les cours d’eau pour recoloniser les têtes de bassin de nos rivières et deviennent des adultes. Après la ponte, les larves subissent la dévalaison avec l’écoulement des eaux de surface jusqu’à la mer, où elles se nourrissent et grossissent jusqu’à obtenir la taille du « bichique ». Les alevins se présentent alors de nouveau à nos embouchures pour effectuer la montaison et assurer ainsi le cycle immuable de l’espèce.
La pêche en cette période charnière porte atteinte directement à la ressource et à la survie de l’espèce. Elle participe également à la diminution des stocks qui sont observés à travers le suivi annuel de l’espèce sur notre territoire.
*Établissement public de l’État créé le 1er janvier 2020, l’Office français de la biodiversité est placé sous la tutelle des ministres chargés de l’environnement et de l’agriculture. Il a pour missions la surveillance, la préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité terrestre, aquatique et marine, ainsi que la gestion équilibrée et durable de l’eau, dans l’Hexagone et les Outre-mer. Il est chargé de développer la connaissance scientifique et technique des espèces, des milieux et de leurs usages, de surveiller et de contrôler les atteintes à l’environnement, de gérer des espaces protégés, d'appuyer la mise en œuvre des politiques publiques, et de mobiliser l'ensemble de la société, acteurs socio-économiques comme citoyens.
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